Connaître un gros succès commercial et critique en France peut ouvrir des portes et des portefeuilles et inciter à tourner en anglais pour toucher un public plus international. Cette transition se fait avec plus ou moins de bonheur, du bide assez complet à la Matthieu Kassowitz à la vraie réussite comme Jean-Pierre Jeunet. Visiblement, c’est la même chose en Italie puisque Matteo Garrone après son très remarqué Gomorra, revient avec un film au casting prestigieux, Tales of Tale, et des moyens importants. Mais n’a-t-il par perdu ainsi un peu de son âme ?
Tales of Tale est l’adaptation de contes très populaires en Italie, qui ont visiblement échappé à la vigilance de Disney au contraire de ceux de Perrault, Grimm ou Andersen. On sent donc chez Matteo Garrone la volonté de faire vivre au cinéma une part de son imaginaire propre, de réaliser très certainement un rêve d’enfant. Le film est clairement l’aboutissement d’une démarche artistique personnelle et n’a rien d’une pure démarche commerciale. Mais du coup, il n’arrive pas vraiment à trouver la bonne distance par rapport à ces histoires qui s’entrecroisent. Trop respectueux très certainement des histoires originales, il ne parvient pas à leur donner un vrai souffle cinématographique. Pour un spectateur, qui comme moi, n’avait jamais entendu parler de ces contes, l’intérêt est du coup quelque peu limité.
On ne s’ennuie pas vraiment, mais on a bien du mal à s’enthousiasmer. Pourtant, la mise en scène est élégante, les costumes et les décors sont magnifiques et voir évoluer dans un même film Salma Hayek, Vincent Cassel ou encore John C. Reilly n’a rien de déplaisant. Mais jamais l’étincelle ne vient vraiment donner une âme à une vision adulte de contes qui ont sûrement bercé l’enfance du réalisateur. Le film a donc du mal à trouver son public. Et nous, dans le public, on a un peu de mal à trouver une porte d’entrée à cette œuvre dont on reste de purs spectateurs sans jamais y entrer vraiment.
LA NOTE : 10,5/20