LOVE AND FRIENDSHIP : La chasse au mari

loveandfriendshipafficheNe sachant pas par où commencer ma critique sur Love and Friendship, je préfère le dire. Je sais, c’est un subterfuge que j’emploie de temps en temps quand je n’ai pas du tout d’inspiration. Ce n’est pas que je n’ai rien à dire sur ce film, mais il est vrai qu’il n’offre pas de caractéristique vraiment saillante. Adaptation d’un roman épistolaire de Jane Austen, il nous plonge dans un marivaudage où les femmes doivent à tout prix trouver un bon parti pour assurer leur survie. Et pour y arriver, elles doivent faire preuve d’un sens de la manipulation, qui pourrait, à première vue, conforter tous ceux qui trouvent que les femmes sont particulièrement perfides. Vous imaginez bien, connaissant Jane Austen, que le propos est beaucoup plus subtil que ça !

Il n’est pas forcément facile de rentrer dans Love and Friendship. En effet, les dialogue sont très littéraires (sûrement tirés directement du roman) et les acteurs ne sont pas super à l’aise avec. Cela donne un spectacle un peu étrange, quelque peu artificiel. Puis, les comédiens s’approprient peu à peu leurs rôles respectifs, comme les spectateurs s’approprient les personnages et les intrigues. Cela donne un charme particulier à ce film, souligné par des effets de mise en scène, comme la présentation des personnages, telles les premières pages d’une pièce de théâtre. On fini ainsi par s’intéresser de très près à cette histoire qui recèle en son sein bien plus de sujets qu’elle en a l’air à première vue.

loveandfriendshipLe grand intérêt de Love and Friendship est d’aborder les sujets avec beaucoup de subtilité et sans parti pris. En effet, personne n’est tout à fait une victime, ni tout à fait un coupable. Certes, il évoque largement la situation difficile des femmes seules à cette époque, mais sans pour autant oublier de souligner le comportement parfois vénal de certaines. Bref, un vrai portrait social où tout le monde en prend pour son grade. Une vision lucide, pleine de mordant et d’ironie sur l’hypocrisie de ce qui s’apparente beaucoup plus à des postures qu’à une réelle moralité. On appréciera également en passant les très jolis costumes qui font oublier le manque de moyen évident qui a présidé à l’élaboration des décors.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Production : Westerly Films, Blinder Films, Chic, Revolver Films, Arte France Production
Distribution : Sophie Dulac Distribution
Réalisation : Whit Stillman
Scénario : Whit Stillman d’après l’oeuvre de Jane Austen
Montage : Sophie Corra
Photo : Richard Van Oosterhout
Décors : Anna Rackard
Musique : Benjamin Esdraffo, Etienne Jardin
Directeur artistique : Louise Mathews
Durée : 92 min

Casting :
Kate Beckinsale : Lady Susan Vernon
Chloë Sevigny : Mrs. Alicia Johnson
Xavier Samuel : Mr. Reginald DeCourcy
Morfydd Clark : Miss Frederica Susanna Vernon
Emma Greenwell : Mrs. Catherine Vernon
Jenn Murray : Lady Lucy Manwaring
Lochlann O Mearain : Lord Manwaring
Stephen Fry : M. Johnson
Tom Bennett : Sir James Martin

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