1:54 : Deux tours pour rien

154affichePour attirer le spectateur dans une salle obscure, la bande-annonce peut donner une image plus ou moins réaliste et complète du contenu réel du film. Elle peut mettre en avant à l’excès un des aspects les plus « vendeurs » ou au contraire éluder certains sujets qui occupent pourtant une place importante. Lorsque le spectateur est confronté à ce décalage, il peut réagir négativement en ayant l’impression d’être trompé, ou bien être heureux de la surprise, car il est très énervant de voir une bande-annonce qui vous raconte tout le film avant de l’avoir vu. Je me situe clairement dans cette deuxième catégorie. 1:54 aurait du donc me séduire par un sujet central qui n’est pas du tout celui que laissait présager la bande-annonce. Malheureusement le traitement du sujet est trop défaillant pour que le film constitue globalement une bonne surprise.

1:54 est en fait un film sur l’homosexualité telle qu’elle peut être vécue par des adolescents. Le sujet est ici traité avec beaucoup de dramaturgie. Trop sans doute. Certes, le film n’élude pas les aspects les plus douloureux, notamment le suicide, mais traiter un sujet délicat demande un minimum de subtilité. Or le scénario en manque cruellement. Il est soutenu par des ficelles trop grosses pour que l’émotion soit vraiment au rendez-vous. Le propos reste par beaucoup d’aspects extrêmement manichéens, notamment à travers la figure du « méchant » qui est vraiment très méchant, alors qu’il n’est au fond qu’un petit con d’ado, pas un dictateur sanguinaire.

154Reste l’aspect rivalité sportive, la seule vraiment mis en avant par la bande-annonce. Il représente bien une partie importante de l’intrigue, mais sans pour autant être à même de déchaîner les passions. Les scènes de course sont de plus particulièrement mal filmées. Donc rien de bien enthousiasmant et qui justifierait de se déplacer jusque dans une salle obscure. Sans même parler du prix exorbitant à payer si vous n’avez pas une carte d’abonnement. Au final, à moins d’être un fan absolu de l’accent québecois, qui vaut à ce film un sous-titrage, il n’y pas beaucoup de raison d’aller voir 1:54.

LA NOTE : 08/20

Fiche technique :
Réalisation : Yan England
Scénario : Yan England
Producteur : Denise Robert et Diane England
Durée : 106 minutes

Casting :
Antoine Olivier Pilon : Tim
Sophie Nélisse : Jennifer
Lou-Pascal Tremblay : Jeff
David Boutin : Pierre
Patrice Godin : M. Sullivan
Robert Naylor : Francis

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