Le combat pour l’égalité homme/femme se joue pour une part importante au sein des entreprises. On pense immédiatement à l’égalité salariale. Mais il existe d’autres enjeux. On souligne souvent l’absence quasi totale de femmes à la tête des entreprises du CAC 40. C’est sur ce constat qu’est basé Numéro Une. Un film sur l’univers impitoyable des affaires et sur la manière dont les hommes cherchent à conserver l’exclusivité du pouvoir. Un film qui prend une résonance particulière dans le contexte actuel, même si les sujets sont bien distincts.
Numéro Une aurait pu être un film tout ce qu’il y a des plus classiques sur les jeux de pouvoir et d’influence et toutes les extrémités dont certains sont capables pour garder leur position dans l’ordre des choses. Lui donner une dimension féministe lui donne étonnamment un relief, un intérêt et un originalité supplémentaire. Etonnamment car cela permet de réaliser à quel point le sujet a pour l’instant été largement oublié par le cinéma français. Un des grands mérites de ce film est de réparer cet oubli.
Numéro Une est d’autant plus méritant qu’il est aussi maîtrisé et réussi. Emmanuelle Devos éclabousse l’écran comme à son habitude et sa présence constitue une raison à elle seule d’aller voir ce film. On retrouve globalement la science de la narration de Tonie Marshall qui sait raconter son histoire comme un polar et maintient donc une vraie tension narrative du début à la fin. Certes, le film n’est pas parfait, manque parfois d’une réelle audace, comme si la réalisatrice avait peur de desservir son sujet en prenant des risques. C’est dommage, mais ce n’est pas une raison de bouder ce film.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Production : Tabo Tabo Films, Versus productions, France 3, Noodles production
Distribution : Pyramide
Réalisation : Tonie Marshall
Scénario : Tonie Marshall, Marion Doussot, Raphaëlle Bacqué
Montage : Marie-Pierre Frappier
Photo : Julien Roux
Décors : Anna Falguières
Musique : Mike Kourtzer, Fabien Kourtzer
Durée : 110 min
Casting :
Emmanuelle Devos : Emmanuelle Blachey
Suzanne Clément : Véra Jacob
Richard Berry : Jean Beaumel
Sami Frey : Henri Blachey
Benjamin Biolay : Marc Ronsin
Francine Bergé : Adrienne Postel-Devaux
Anne Azoulay : Claire Dormoy
John Lynch : Gary Adaùs
Jérôme Deschamps : le P-DG