Certains films ne laissent pas indifférents. Ils mènent les spectateurs hors des sentiers battus, là où on peut se perdre facilement. Perdre ses repères peut alors faire naître des sentiments très différents au gré des personnalités de chacun. On peut apprécier la sensation ou au contraire avoir envie de quitter les lieux au plus vite. Si on lit les critiques des spectateurs à propos de Under the Silver Lake, on est frappé par la parfaite répartition des notes : sur les 6 possible, 3 ont été données par 18% des spectateurs, 2 par 16% et la note maximale par 14%. Bref aucun consensus. Mais c’est sans doute là la preuve de l’intérêt réel de cette œuvre qui sort réellement de l’ordinaire.
On peut effectivement voir Under the Silver Lake de deux manières. Tout d’abord comme un œuvre assez vaine, un exercice de style dénué de sens et de profondeur, qui ne mène le spectateur strictement nul part, sinon à une explication quelque peu décevante. Une histoire que l’on observe sans jamais y pénétrer vraiment, faute de jamais en trouver la porte d’entrée. Ou alors, à l’inverse, on peut apprécier pleinement ce spectacle inattendu et déconcertant, où tout n’est pas parfait, mais qui tient toujours notre curiosité en éveil. On peut se laisser séduire par ce personnage qui nous rappelle par certains côtés The Dude de The Big Lebowski.
Personnellement, je me situe plutôt dans la seconde catégorie. J’ai apprécié ce voyage plein de surprise. Surtout que la réalisation de David Robert Mitchell, auteur du remarquable It Follows, est finement ciselée. Trop diront certains. Là encore, c’est une question de point de vue. Il parvient en tout cas à faire d’Andrew Garfield un acteur convaincant, ce qui n’est pas un mince exploit. Bon ok, j’exagère un peu. Sans doute, je lui en veux encore peu pour les catastrophiques Spider-Man. En tout cas ici, je ne peux que reconnaître son talent. Under the Silver Lake constitue donc un OVNI cinématographique, assez plaisant de mon point de vue. Mais ce n’est que mon point de vue.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Production : Michael De Luca Productions, Good fear, Pastel
Réalisation : David Robert Mitchell
Scénario : David Robert Mitchell
Montage : Julio C. Perez IV
Photo : Mike Gioulakis
Distribution : Le Pacte
Musique : Disasterpeace
Durée : 139 min
Casting :
Andrew Garfield : Sam
Riley Keough : Sarah
Jimmi Simpson : Allen
Topher Grace : l’homme au bar
Zosia Mamet : Troy
Riki Lindhome : l’actrice qui rend visite à Sam
Callie Hernandez : Millicent Sevence
Patrick Fischler : l’auteur du fanzine
Sydney Sweeney et India Menuez : filles de l’agence d’escort-girls Shooting Star
Summer Bishil : ex-petite amie de Sam
Grace Van Patten : la danseuse aux ballons
Luke Baines, Lola Blanc et Victoria Bruno : Jésus et les fiancées de Dracula
Laura-Leigh Claire : Mae