Le conflit israelo-palestinien tient une place particulièrement importante dans la géopolitique mondiale. Ses répercussions dépassent largement la simple région où les événements se déroulent et chaque évolution fait les gros titres des journaux du monde entier. Pourtant, il n’inspire pas tant que ça la littérature et le cinéma. Peut-être parce qu’il est tellement délicat d’en parler que cela rebute bien des auteurs. Il reste néanmoins des artistes qui le vive au quotidien pour témoigner. C’est le cas de Yishaï Sarid qui nous a offert le remarquable le Poète de Gaza.
Le Poète de Gaza reste un polar, mais ce roman nous fait surtout partager le point de vue, et pour tout dire les tourments, de ceux qui vivent le conflit au quotidien. Le personnage principal est un agent des services secrets israéliens et l’on partagera ses pensées, ses doutes et ses interrogations. Yishaï Sarid est le fils d’un député israélien qui sera battu toute sa carrière pour la paix. On imagine facilement à la lecture de ce livre qu’il partage largement les idées de son père. Mais jamais le propos ne devient manichéen ou militant. Il expose avant tout la manière dont cet état de guerre permanent pèse sur les esprits et toute la société.
Les ressorts de le Poète de Gaza sont donc avant tout psychologiques. Le fil route narratif concernant un projet d’attentat n’est pas quantité négligeable, mais même cet aspect du récit tourne autour de l’évolution des relations entre les protagonistes. Cependant, tout cela est assez bien mené pour être parcouru par une vraie tension et n’être jamais ennuyeux. Le livre n’est pas pas très épais mais il recèle une vraie richesse qui en a fait une lecture d’été parfaite pour ne pas bronzer idiot. Cela tombe bien, ces vacances m’ont permis de bronzer. Reste à espérer que je ne sois pas devenu idiot.