Ce n’est pas un, mais trois livres dont je vais vous parler dans cette critique. Non, en fait, c’est un seul et même livre, à savoir le deuxième tome des Aventuriers de la Mer. Du moins de son édition originale, ce qui correspond aux tomes 4, 5 et 6 de l’édition française. Comme souvent pour de l’heroic fantasy, il a été fait le choix de découper arbitrairement une œuvre pour éviter d’avoir à vendre un gros pavé, brisant son équilibre naturel. Lire les trois à la suite permet donc de rétablir les intentions originelles de Robin Hobb. Et surtout de les apprécier à sa juste valeur. (NB : le roman existe aussi dans une édition : l’Intégrale qui rétablit le découpage d’origine)
Le milieu d’une trilogie constitue souvent un moment faible. Ou du moins de calme avant la tempête. Ce n’est pas vraiment le cas ici, l’histoire ayant eu un peu de mal à démarrer lors du premier volet. On est plutôt sur un rythme de croisière (c’est le cas de le dire ici) qui nous permet de mieux connaître les personnages et de les voir évoluer et prendre de l’épaisseur. On est désormais à l’aise dans cet univers (ou du moins partie de l’univers, puisque les événements se situent dans le même monde que l’Assassin Royal) et on peut apprécier pleinement les péripéties nombreuses et variées que vivent les nombreux personnages.
Ce deuxième volet des Aventuriers de la Mer est un récit choral, avec plusieurs fils narratifs qui avancent en parallèle autour de protagonistes séparés dans l’espace. Il s’agit là d’un procédé classique de la fantasy, mais pas toujours aussi bien utilisé que Robin Hobb. On s’attache plus ou moins à chaque sous-histoire, mais au moins on peut leur connaître toujours une grande cohérence et une même profondeur. Le récit est riche et très prenant, à défaut d’être terriblement passionnant. En tout cas, on termine cette lecture en étant impatient d’appareiller pour le dernier volet.