Je suis souvent prompt dans mes critiques à dénoncer l’émotion facile, c’est à dire celle qui vient d’une situation qui ne peut que nous attrister ou nous révolter, sous peine de paraître sans cœur. Par exemple, comment rester insensible à la souffrance d’un enfant ? Difficile en effet, mais au moment de donner son avis sur une œuvre d’art choisir un tel thème doit-il pour autant nous faire oublier tout esprit critique ? Cette question on peut se la poser devant Sauver ou Périr. En effet, il nous raconte le combat d’un pompier, figure du héros par excellence, qui finit grand brûlé après avoir risqué sa vie pour sauver les membres de son équipe. Comment ne pas compatir après tout ça ? Heureusement, ce qu’il y a de bien avec l’émotion facile, c’est que même quand le film n’est pas terrible, on n’est quand même ému.
Sauver ou Périr est un film qui ne connaît guère la subtilité. Les étapes par lesquelles passe le personnage sont relativement prévisibles. Tout est chargé d’un pathos que Frédéric Tellier ne cherche guère à éviter. Alors, oui, je dois l’admettre, cela vous arrache quelques larmes, mais les sabots sont vraiment gros. L’intérêt que l’on porte à cette histoire reste totalement superficielle, alors qu’il y avait matière à nous offrir un grand film de personnage. Il serait injuste de dire qu’il passe à côté de son sujet, mais il ne parvient pas du tout à lui donner la moindre épaisseur supplémentaire. Au final, le spectateur y trouve malgré tout un minimum son compte grâce à l’attachement profond qu’il va ressentir pour les deux personnages principaux.
On ne pourra en tout cas pas reprocher à Pierre Niney de ne pas s’être investi pleinement dans son rôle. J’imagine bien à quel point il a du souffrir pour prendre autant de muscles pour incarner son personnage. Car la transformation est assez spectaculaire. Au-delà de ça, il échoue à donner un vrai supplément d’âme et à le sublimer. Sauver ou Périr bénéficie par contre pleinement du talent et de la sensibilité d’Anaïs Demoustier qui livre une performance d’une remarquable justesse. Au final, on ne peut pas complément regretter d’avoir vu ce film, même si on peut regretter qu’il ne nous laisse pas un souvenir autrement impérissble.
LA NOTE : 10,5/20
Fiche technique :
Réalisation : Frédéric Tellier
Scénario : David Oelhoffen et Frédéric Tellier
Photographie : Renaud Chassaing
Montage : Gwen Mallauran
Décors : Arnaud Bouniort
Musique : Christophe Lapinta
Producteur : Julien Madon
Durée : 116 minutes
Casting :
Pierre Niney : Franck
Anaïs Demoustier : Cécile
Vincent Rottiers : Martin
Sami Bouajila : Dr Almeida
Chloé Stefani : Nathalie
Damien Bonnard : Marlo
Calypso Buijtenhuijs : Caporal Fameaux