LES CONFINS DU MONDE : La guerre sans fard

lesconfinsdumondeafficheLa guerre d’Indochine constitue sûrement un des moments de notre histoire les plus méconnus. Trop lointain, trop peu glorieux sans doute. Le cinéma français n’a pas fait beaucoup pour combler cette ignorance. En tout cas, rien à voir avec la manière dont les Etats-Unis portent à l’écran les conflits dans lesquels ils sont été engagés. Les Confins du Monde comble un peu de ce manque en nous plongeant dans la guérilla qui a suivi le départ des Japonais de la péninsule indochinoise. Il nous en livre une vision crue qui s’appuie surtout sur ce qui a pu animer ce qui ont vécu ce conflit.

Il existe plusieurs façons de filmer la guerre. Soit on s’intéresse à l’Histoire, avec un grand h et on décrit les événements dans leur globalité, y compris les enjeux géopolitiques qui sous-tendent toujours un conflit. Les Confins du Monde fait un tout autre choix. On est très loin d’une leçon magistrale d’histoire. C’est à travers des destins individuels que l’on va plonger dans cette guerre qui n’en est pas encore tout à fait une. Une plongée dans l’âme de soldats, des âmes rongées par ce qu’ils vivent, parce qu’ils voient, par ce qu’ils font. La plongée se fait sans fard, alors elle raisonne avec l’âme du spectateur qui ne peut rester indifférent.

lesconfinsdumondeLes Confins du Monde n’est pas à mettre devant tous les yeux. Il montre toute la cruauté de ce conflit, où le sadisme sert à terrifier le camp d’en face. On peut parfois s’interroger sur la nécessité de monter de manière aussi directe autant d’horreurs. Le choix de Guillaume Nicloux s’explique sans doute par une volonté de mieux faire comprendre au spectateur comme les personnages peuvent glisser sur une pente qui les conduisent vers une forme de folie. On ne ressort pas de ce film à moitié fou, mais le cœur un peu serré, admiratif de la performance de Gaspard Ulliel et compatissant pour tous ceux qui ont vécu ces événements pour de vrai.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Production : Les Armateurs, Les films du Worso, Orange Studio, Scope Pictures
Réalisation : Guillaume Nicloux
Scénario : Guillaume Nicloux, Jérôme Beaujour
Montage : Guy Lecorne
Photo : David Ungaro
Distribution : Ad Vitam
Musique : Shannon Wright
Durée : 103 min

Casting :
Gaspard Ulliel : Robert Tassen
Gérard Depardieu : Saintonge
Lang-Khê Tran : Maï
Guillaume Gouix : Cavagna
Jonathan Couzinié : Lt Maussier
Kevin Janssens : Cdt Orlan

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