LE CHATEAU DE CAGLIOSTRO : Le maître qui pointe

lechateaudecagliostroafficheIl faut bien commencer un jour. Faire des premiers pas. Connaître ses grands débuts. Et ces moments sont rarement glorieux et idéaux. Hayao Miyazaki est un immense artiste, à l’univer singulier, personnel et plein de son immense créativité. Mais le premier film qu’il a réalisé ne correspond pas tout à fait à cette définition. En effet, il s’agissait d’un long épisode d’une série animée spécialement conçu pour le grand écran, dans la plus pure tradition des studios nippons. Cette série fut diffusée en France sous le nom d’Edgar, Détective Cambrioleur. Ici, le personnage retrouve son nom en Japonais, Lupin, puisque l’œuvre de Maurice Leblanc auquel il fait ouvertement référence figure désormais dans le domaine publique. En tout cas, le Château de Cagliostro vaut le coup de découvrir la naissance du maître.

Evidemment, j’étais particulièrement disposé à apprécier le Château de Cagliostro. Déjà parce que je voue une admiration sans borne pour Hayao Miyazaki. Mais aussi, et peut-être surtout, parce que ce dessin-animé représente pour moi une jolie madeleine de Proust. Il fut rare sur nos écrans, mais j’en garde un très beau souvenir. En voyant ce film, je comprends mieux pourquoi. L’univers est typique d’une animation nippone s’adressant à un public plus adulte qu’enfantin. Ici le spectacle reste quand même familial, mais il ravira petits et grands. Une histoire qui débute en ayant l’air de rien et qui va prendre une dimension de plus en plus épique à mesure qu’elle avance et perd son côté gentillet. On y retrouve aussi bien des passages très « cartoon » qu’une certaine violence (soft tout de même).

lechateaudecagliostroVisuellement, le Château de Cagliostro est forcément un peu frustrant. En effet, Hayao Miyazaki est obligé de respecter strictement l’identité visuelle de la série d’origine. Pourtant, il serait injuste de lui dénuer toute réelle influence. En effet, la qualité graphique ne se résume pas simplement à un style de dessin. Le choix des prises de vue, le montage, bref la réalisation est d’une très grande qualité. On peut donc facilement voir le génie du maître qui pointe. Même ceux qui n’ont jamais vu le dessin-animé original pourront apprécier de découvrir ces personnages particulièrement sympathiques et un univers plein d’une douce fantaisie. Le film reste en toute honnêteté avant tout une madeleine. Mais une excellente madeleine.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Production : TMS Entertainment
Distribution : Splendor Film
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki, Haruya Yamazaki
Montage : Mitsutoshi Tsurubuchi
Photo : Hirokata Takahashi
Musique : Yuji Ono
Directeur artistique : Shichirô Kobayashi
Durée : 100 min

Casting :
Yasuo Yamada : Lupin III
Eiko Masuyama : Fujiko Mine
Kiyoshi Kobayashi : Daisuke Jigen
Taro Ishida : Comte de Cagliostro
Sumi Shimamoto : Clarisse

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