Les films asiatiques ont la réputation d’être lents, contemplatifs et ennuyeux. Réputation totalement surfaite évidemment, comme la plupart des réputations qui tiennent plus du cliché qu’autre chose. Cependant, parfois, il arrive qu’elle ne soit pas totalement usurpée. En tout cas, Un Grand Voyage Vers la Nuit a la double particularité d’être chinois et surtout, vous me pardonnerez l’expression, d’être chiant à mourir. En plus, si vous ne faites pas attention, il pourra vous en coûter un euro de plus pour acquérir des lunettes 3D qui ne serve que pour le dernier tiers du film et qui ne servent pas à grand chose.
Je peux concevoir que l’on se laisse fasciner par Un Grand Voyage Vers la Nuit. Mais pour ce genre de film, soit la rencontre avec le spectateur se fait, soit elle ne se fait pas du tout. Et dans ce dernier cas, vous passez un très très long moment. Le rythme de narration est d’une incroyable lenteur avec des plans ne servant pas à grand chose (sinon à être beaux, certes) qui n’en finissent pas. L’exemple le plus frappant est un long passage où le personnage principal va d’un point A à un point B dans une sorte de tyrolienne qui avance tout doucement et dont on va suivre le trajet dans son intégralité juste pour profiter du paysage. Si à ce moment là, vous êtes vraiment dans le film, sans doute trouvez-vous ça merveilleux. Si ce n’est pas le cas, vous vous dites que l’éternité, c’est long, surtout vers la fin…
Un Grand Voyages Vers la Nuit est visuellement très abouti, je le reconnais. La photographie est incontestablement sublime. Cependant, de belles images statiques dont on ne perçoit parfois absolument pas le sens ne donnent pas vraiment envie de s’enthousiasmer. L’usage d’un narrateur en voix-off pourrait nous éclairer sur ce que l’on voit, mais il nous livre surtout des phrases absconses que l’on a du mal à relier à ce qu’on voit. Bref, il est temps de m’arrêter là car ce film et moi étions tout simplement pas faits pour nous rencontrer. Ce ne fut ni un beau roman, ni une belle histoire.
LA NOTE : 08/20
Fiche technique :
Production : CG cinéma, Huace pictures, Dangmai films,
Réalisation : Bi Gan
Scénario : Bi Gan
Montage : Yanan Qin
Photo : Yao Hung-I, Dong Jinsong, David Chizallet
Distribution : Bac Films
Musique : Giong Lim, Chih-Yuan Hsu
Durée : 138 min
Casting :
Tang Wai : Wan Quiwen
Huang Jue : Luo Hongwu
Sylvia Chang : la mère du chat
Lee Hong-chi : le chat