LES ETERNELS : Froids sentiments

leseternelsafficheDes films dressant un panorama de la société chinoise sortent régulièrement sur nos écrans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela est rarement reluisant. Violence sociale, déshumanisation des relations entre individus, absence totale d’espoir dans un avenir meilleur qui effectivement ne vient jamais… Une vision sombre de ce pays pourtant amené à jouer un rôle de plus en plus central dans la marche du monde. Une nouvelle preuve avec Les Eternels. Une histoire centrée sur le destin de deux individus, mais qui a pour toile de fond la pègre chinoise et un tissu social en lambeaux.

Les Eternels est un film chinois et ressemble donc à un film chinois également dans la forme. Il adopte donc un rythme de narration qui nous semble un rien contemplatif pour nos yeux d’Occidentaux. J’admets, je suis en train de chercher une périphrase pour dire qu’il est un rien ennuyeux. Le tout manque de souffle et on a bien du mal à être vraiment enthousiasmé par cette histoire. Si le tableau social est intéressant, l’histoire d’amour entre les deux personnages, qui constitue le cœur du scénario, peine à faire naître l’émotion qui sied à ce genre de récit. On reste ainsi de marbre devant des sentiments qui rappellent plus le frigo que le brasier. Une vision désabusée des rapports humains et amoureux qui peut parler à l’intellect, difficilement au cœur.

leseternelsLes Eternels est marquée par une ambiance visuelle aussi sombre que la société qu’il décrit. On retrouve la maîtrise de Jia Zhangke que l’on avait appréciée dans A Touch of Sin, même si le propos est ici moins marquant. Les deux acteurs principaux, Zhao Tao et Fan Liao, incarnent leurs personnages avec talent, mais leur manque d’expressivité nous empêche de réellement s’y attacher. Tout cela contribue à une forme d’indifférence envers tout ce qui peut leur arriver et aucune impatience particulière vis-à-vis du dénouement. On y parvient après deux heures et demi avec un léger soulagement que cela soit terminé. Non que l’on ait forcément passé un mauvais moment, mais un long moment, ça, c’est certain.

LA NOTE : 10/20

Fiche technique :
Production : Xstream Pictures, Shanghai Film Group, Office Kitano, MK2 productions, Huanxi Media Group, Arte France Cinéma, Beijing Runjin Investment
Réalisation : Jia Zhangke
Scénario : Jia Zhangke
Montage : Matthieu Laclau
Photo : Eric Gautier
Décors : Weixin Liu
Distribution : Ad vitam
Musique : Giong Lim
Durée : 150 min

Casting :
Zhao Tao : Qiao
Fan Liao : Bin
Zheng Xu : l’étudiant
Feng Xiaogang : le docteur
Yinan Diao : le passager du train

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