COMME SI DE RIEN N’ETAIT : Pour ne plus fermer les yeux

commesideriennetaitafficheParfois, comme ça, pour déconner, je vais voir un film allemand dont le sujet central est le viol. Oui, je sais mettre de la joie et de la déconne dans mes soirées ! Evidemment, présenté comme cela, je ne vais pas vraiment donner envie d’aller voir Comme Si de Rien n’Etait. Ce serait un tort, vue la qualité du film, même s’il ne fait pas vraiment rêver dans un premier temps. Il faut dire que ce film est en fait l’œuvre de troisième cycle d’Eva Trobisch. Mais certaines étudiantes sont assez douées pour faire oublier qu’elles ne sont qu’étudiantes pour démontrer qu’elles sont simplement déjà des réalisatrices de talent.

L’intérêt de Comme Si de Rien n’Etait réside dans le caractère presque anodin de l’histoire qui nous est racontée. Rarement un titre n’aura résumé parfaitement le fond d’un propos. Ce décalage entre son point de départ, qui est faut-il le rappeler tout simplement un crime, et tout ce qui suit, comme si ce qui c’était passé n’avait rien de vraiment dramatique, crée un malaise peut-être plus fort que si l’approche avait été plus directe. Ce n’est pas parce que la violence devient ordinaire, que sa gravité est niée par la victime elle-même, que ses conséquences en deviennent pour autant moins profondes et destructrices. Ce film en fait la brillante démonstration et c’est ce qui fait toute sa force.

commesideriennetaitPour un film d’étudiant, Comme Si de Rien n’Etait ne bénéficie pas non plus de moyens très importants. Mais à la fois, le sujet n’en demandait pas plus que ceux dont disposait Eva Trobisch. Elle a cependant assez de sens artistique pour nous livrer un long métrage, et rien qui ressemble à un exercice d’étudiant ou à un téléfilm. Elle dirige parfaitement toute la distribution. Aenne Schwarz se démarque particulièrement en portant une grande partie du film sur ses épaules dans un rôle qui demande beaucoup de retenue et de subtilité. Si le film se caractérise par les mêmes qualités, c’est en grande partie grâce à elle. Elle nous livre donc ce témoignage poignant d’une horreur ordinaire auquel nous devons tous prêter l’attention qu’elle mérite.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Eva Trobisch
Scénario : Eva Trobisch
Photographie : Julian Krubasik
Montage : Kai Minierski
Décors : Renate Schmaderer
Casting : Susanne Ritter

Casting :
Aenne Schwarz : Janne
Andreas Döhler : Piet
Hans Löw : Martin
Tilo Nest : Robert
Lina Wendel : Sabine
Lisa Hagmeister : Sissi
Dagny Dewath : Tina
Thomas Grässle : Flori

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