Il faut parfois se battre pour obtenir certaines choses. Certains combats valent vraiment le coup d’être menés. Mais parfois, une fois la victoire obtenue, on se dit qu’on aurait mieux fait de rester au fond de son lit ou de son canapé, ou tout simplement d’aller voir autre chose à la place. J’aurais mis du temps, faute d’horaires me convenant, et je me suis finalement rendu dans un cinéma quelque peu improbable pour aller voir Synonymes, me disant qu’il a quand même reçu l’Ours d’Or à Berlin. Certes, je savais que je prenais un risque puisque les critiques spectateurs se montraient aussi mauvaises que les critiques presse élogieuses. En bon démocrate, j’aurais dû écouter la voix du peuple et m’abstenir !
Synonymes présente un seul intérêt. A chaque scène on se montre bien incapable de prévoir ce qui nous attend. En effet, le scénario ne choisit jamais la solution qui possèderait un minimum de sens… ou pire un minimum d’intérêt. On reste relativement abasourdi devant cet enchaînement de n’importe quoi qui ne semble jamais vouloir s’arrêter ou au moins nous expliquer ce que tout cela signifie. On sent bien la volonté de Nadav Lapid de nous transmettre un message profond et subtil. Mais à moins d’abuser de substances psychotropes, bien malin serait celui capable de le décoder, tant il se cache sous un masque profond et obscur de ridicule et d’ineptie. L’histoire ne parvient d’ailleurs même pas à la moindre conclusion et se termine au milieu de nul part.
J’aurais vraiment aimé pouvoir sauver quelque chose dans ce film. Même dans le pire navet, j’ai quand même tendance à saluer la performance des comédiens, qui sont rarement les premiers responsables dans de tel naufrage. Mais il n’y a pas grand-chose à sauver non plus à ce niveau-là. A la fois comment donner vie de manière crédible à des dialogues aussi crétins et prétentieux ? Pour ne pas noircir outre mesure, je qualifierai la réalisation d’honnête mais sans que ça ne puisse le moins du monde justifier l’achat d’un billet. Il n’existe donc aucune raison d’aller voir Synonymes. Cela tombe bien, l’immense majorité des spectateurs n’y sont pas allés.
LA NOTE : 05/20
Fiche technique :
Production : Arte France cinéma, SBS Productions, Pie Films, Komplizen Films
Distribution : SBS Distribution
Réalisation : Nadav Lapid
Scénario : Nadav Lapid, Haim Lapid
Montage : Neta Braun, Era Lapid, François Gédigier
Photo : Shai Goldman
Décors : Pascale Consigny
Durée : 123 min
Casting :
Tom Mercier : Yoav
Quentin Dolmaire : Emile
Louise Chevillotte : Caroline
Christophe Paou : Raphaël
Uria Hayik : Yaron
Léa Drucker : la professeur de français
Olivier Loustau : Michel