Ah Roland Emmerich ! Mon chouchou… enfin un chouchou un peu spécial car si je l’affectionne autant, c’est parce que je me fais un malin plaisir à aller voir tous ses films pour en dire tout le mal que j’en pense. Attitude masochiste penseront certains. C’est parce qu’ils ne connaissent pas le plaisir infini d’écrire une critique assassine quand il s’agit d’une grosse production bien formatée ! Ce n’est pas du masochisme, c’est du sadisme ! C’est donc dans cette optique que je suis allé voir Midway. Au final, quelle déception ! Non que le film soit génial, ni même réellement intéressant. Mais voilà, il n’est pas franchement mauvais, juste franchement moyen. Et c’est du coup beaucoup moins amusant de délivrer mon opinion sur ce film qui ne marquera guère les mémoires. Ni dans un sens, ni dans l’autre.
Bien sûr, Midway souffre de tous les défauts qui accablent d’habitude les films de Roland Emmerich. Les personnages manquent toujours autant de profondeur, l’intrigue tient une nouvelle fois avec des ficelles plus grosses que mes cuisses et on assiste une nouvelle fois à une célébration sans retenue de la grandeur de l’armée américaine. Qu’est ce qui peut donc bien sauver le film après tout ça ? Et bien, on peut tout de même remarquer un effort dans l’écriture du scénario qui s’avère pour une fois sans excès de manichéisme. Le générique de fin dédicace ce film à tous les combattants, américains et japonais confondus. En effet, l’histoire s’évertue à saluer le courage et le sacrifice de tous les combattants, indépendamment de l’idéologie que leurs dirigeants défendaient. Ce ne va pas très loin, mais ça insuffle un tout petit peu d’intérêt au propos qui peut pousser à poser un regard bienveillant sur ce film tout de même relativement médiocre.
On peut également facilement reconnaître la grande qualité de scène de bataille finale de Midway. Une scène particulièrement spectaculaire entre mer et air qui vaudrait presque le déplacement. Bien sûr, c’est plus efficace que beau, mais on en prend tout de même plein les yeux. Ah si Roland Emmerich avait un tant soit peu de talent artistique à coller avec sa maîtrise technique, sa carrière serait toute autre. Ce n’est pas le cas, alors on se contentera de ça. Me voilà donc déçu de ne pas être totalement déçu. Qui sait, peut-être qu’un jour je finirai pas me montrer enthousiaste, après avoir quitté, au moins pour un film, la pure détestation. Je ne manquerai pas de vous le faire savoir, puisque je ne manquerai pas d’aller voir son prochain film dont je ne manquerai pas de faire la critique.
LA NOTE : 10/20
Fiche technique :
Réalisation : Roland Emmerich
Scénario : Wes Tooke
Direction artistique : Isabelle Guay
Décors : Kirk M. Petruccelli
Costumes : Mario Davignon
Photographie : Robby Baumgartner
Montage : Peter R. Adam et Christoph Strothjohann
Musique : Harald Kloser et Thomas Wanker
Production : Roland Emmerich, Mark Gordon, Harald Kloser
Durée : 139 minutes
Casting :
Woody Harrelson : l’amiral Chester Nimitz
Luke Evans : le commandant Clarence Wade McClusky
Mandy Moore : Anne Best
Patrick Wilson : Edwin T. Layton (en)
Ed Skrein : Dick Best
Aaron Eckhart : le lieutenant-colonel James H. Doolittle
Nick Jonas : le compagnon de mécanicien d’aviation de troisième classe Bruno Gaido
Tadanobu Asano : le contre-amiral Tamon Yamaguchi
Dennis Quaid : le vice admiral William ‘Bull’ Halsey
Keean Johnson : James Murray