Le cinéma d’animation est encore perçu par certains comme synonyme de cinéma pour enfants. Pour preuve, la présence dans salle à la projection de J’ai Perdu mon Corps de nombreux bambins, amenés ici par leurs parents. Je ne suis pas sûr qu’ils y aient trouvé ce qu’ils attendaient car l’histoire, dans le fond et la forme, racontée ici s’adresse clairement à un public adulte. Tous ceux qui ont vu la bande-annonce ont été intrigués par cette main « vivante », parcourant la ville à la recherche de on ne sait quoi. C’est évidemment un axe fort de ce film, mais loin d’en représenter l’essentiel.
J’ai Perdu mon Corps est un film qui superpose deux fils narratifs, dont l’un concerne cette fameuse main. Je dois avouer que je n’ai pas complètement saisi la signification profonde de ce dernier, alors que l’autre axe de l’histoire se suffit finalement à lui-même. Mais cela présente tout de même un avantage non négligeable. Cela s’avère particulièrement intriguant et cela maintient du coup l’intérêt du spectateur au maximum. Cela ne lui enlève surtout rien du plaisir et de l’intérêt de suivre le reste, qui constitue au final le corps (sans jeu de mots) de ce long métrage. Une histoire à la fois banale et forte, à la fois simple et belle. Ce mélange, qui donne quand même une vraie originalité au film, passe finalement très bien, mais sans comprendre le sens de tout ses composants.
Visuellement, J’ai Perdu mon Corps adopte une ligne à la fois moderne et « dessinée ». Il y a de la personnalité dans le trait, qui ne semble pas sorti des entrailles sans âme d’un ordinateur. Ce n’est pas esthétiquement sublime, mais cela nous plonge dans un vrai univers graphique, ce qui contribue à la réelle originalité du film. Tous les éléments concordent donc à faire de cette production française une nouvelle réussite, confirmant la vraie force dans notre pays du cinéma d’animation. Il offre régulièrement de vraies pépites pour les petits et les grands. Celle-ci s’adresse plutôt aux grands et peu d’entre eux regretteront de s’être laissé tenter.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Production : Xilam, Rhône-Alpes Cinéma, Gao Shan Pictures
Réalisation : Jérémy Clapin
Scénario : Jérémy Clapin, Guillaume Laurant, roman Happy Hand de Guillaume Laurant
Montage : Benjamin Massoubre
Décors : Fursy Teyssier, Jeoffrey Magellan
Distribution : Rezo Films
Musique : Dan Levy
Durée : 81 min
Casting :
Harim Faris : Naoufel
Victoire Du Bois : Gabrielle
Patrick D’Assumçao : Georges