PALMARES 2019 : Les papys font de la résistance

jokerIl avait été annoncé bien à l’avance comme un chef d’œuvre, de manière un peu suspecte. La bande annonce avait fait naître beaucoup d’espoirs. Du coup, on pouvait facilement craindre que tout cela n’aboutisse à une amère déception. Il n’en a rien été. Joker est bien le meilleur film de cette année 2019, qui nous a réservé quelques autre beaux moments de cinéma par ailleurs. Une année marquée par la prédominance du cinéma américain, même si le cinéma hexagonal parvient tout de même à placer deux représentants dans un classement relativement resserré.

9 films seulement, dont une reprise, ce palmarès 2019 est relativement léger. La faute sans doute à l’absence de films asiatiques, pourtant souvent largement représenté dans ce classement. Beaucoup pourront me reprocher d’avoir oublié Parasite. Mais j’assume de montrer un peu plus mitigé à son propos que beaucoup d’autres (mais en ayant beaucoup aimé néanmoins). Mais on peut se réjouir de voir six films américains, tous très différents, démontrant ainsi qu’il n’y a pas encore de raison de désespérer du cinéma d’Outre-Atlantique.

Concernant, les performances individuelles, chez les hommes, on pense évidemment en premier lieu à Joaquin Phoenix pour son interprétation magistrale de Joker. Chez les femmes, on retiendra les deux actrices principales de la Vie Invisible d’Euridice Gusmao, Carole Duarte et Julia Stockler, dans un film qui était tout près d’intégrer ce classement.

Chez les réalisateurs, 2019 a permis de vérifier que rien ne remplace l’expérience. En effet, beaucoup de cinéastes confirmés dans ce classement. Au final, seul Ladj Ly peut être classé dans la catégorie révélation. Mais quelle révélation ! Par contre, il y a longtemps que Quentin Tarantino ou Pedro Almodovar n’ont plus rien à prouver. Mais ils ont prouvé cette année qu’ils ont encore beaucoup de bonheur à nous apporter et on les remercie pour cela.

greenbookPour finir, voici un tour d’horizon des films qui ont marqué cette année 2019.

1-Joker
Un film dans l’univers des super-héros, mais qui n’a strictement rien d’un film de super-héros. Un film sur la chute d’un homme et de celle de toute la société avec lui. Magistralement réalisé, porté par la fantastique performance de Joaquin Phoenix, il a séduit un large public, alliant grand spectacle avec une qualité artistique sans faille et une grande profondeur.

2-Donnie Darko (director’s cut)
J’aurais pu ne pas inclure le nouveau montage de ce film culte de 2001. Mais il fait partie des meilleurs moments que l’on a pu passer dans une salle obscure cette année. Et quel plaisir de revoir les débuts de Jake Gyllenhaal dans ce qui reste aujourd’hui peut-être son plus grand rôle.

3-Greenbook
Un Oscar du meilleur film qui ne souffre guère de contestation. Un film sensible, émouvant et drôle, sur les différences et leur acceptation. Un scénario qui aurait pu tomber dans mille pièges pour devenir insupportable de bons sentiments faciles, mais qui les as tous esquivé avec un talent immense.

4–Les Misérables
Sans doute la plus grande claque de l’année cinématographique. Un film qui va crescendo et qui nous offre une dernière séquence qui laisse le spectateur KO à la sortie. Porté par un propos particulièrement marquant, il force notre pays à ne plus détourner les yeux face à certains problèmes qui rongent notre société.

5–Toy Story 4
Le quatrième film d’une franchise ressemble souvent au film de trop, qui est même souvent survenu bien avant. Mais Toy Story fait vraiment exception à la règle. La saga parvient toujours à se renouveler et à proposer le même cocktail délicieux d’aventures, de nostalgie et d’émotion pour être un peu plus qu’un simple divertissement familial.

onceuponatimeinhollywood6–Once Upon a Time… in Hollywood
Réunir à l’écran Brad Pitt et Leonardo Di Caprio est pour beaucoup de réalisateurs un rêve absolu. Mais qui n’est pas inaccessible pour un réalisateur comme Quentin Tarantino. S’il n’est peut-être pas son meilleur film, celui-ci nous offre quelques séquences réellement inoubliables.

7-Ad Astra
On retrouve également Brad Pitt à l’affiche de ce film de science-fiction parfois un peu trop contemplatif, mais absolument superbe.

8-Douleur et Gloire
Pedro Almodovar signe son meilleur film depuis de longues années. Le film est porté par un Antonio Banderas à qui le réalisateur espagnol aura offert tous ses plus grands rôles.

9- Grace à Dieu
François Ozon est depuis longtemps un des réalisateurs formellement les plus brillants du cinéma français. Mais on pouvait lui reprocher un manque d’audace récurent. En s’attaquant à un sujet aussi douloureux que la pédophilie dans l’Eglise, il ose enfin et offre un film aussi réussi sur la forme que sur le fond.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *