LE REVE (Emile Zola) : Parenthèse plus ou moins enchantée

lereveLa saga des Rougon-Macquart, née sous la plume d’Emile Zola, représente une des œuvres littéraires les plus ambitieuses de l’histoire. Chaque roman nous plonge dans une réalité différente d’une même époque. Cela donne à la fois une réelle unité et une grande diversité à l’ensemble. Cependant, certains volumes se démarquent des autres pour nous plonger dans des histoires plus centrée sur l’intime que sur la fresque sociale. C’était le cas de la Faute de l’Abbé Mouret. Cela l’est à nouveau avec le Rêve. Un livre qui se démarque vraiment des autres épisodes.

Le Rêve est, de loin je pense, l’épisode des Rougon-Macquart le plus court. Il ressemble vraiment à une parenthèse dans la saga. Le roman a été ajouté par Zola pour prouver à ses détracteurs qu’il était aussi capable de dépeindre les beaux et grands sentiments, pas seulement les pires noirceurs de l’âme humaine. Il y parvient parfaitement, mais à sa manière. Car sur la fin la dimension sociale reprendra le dessus. L’auteur tombera aussi dans son travers de rendre ses histoires quelque peu improbables pour les rendre dramatiques. Cela prive le final de la force qui aurait pu être la sienne car le lecteur a bien du mal à croire aux événements relatés.

Tout cela reste évidemment merveilleusement bien écrit et on se régale à chaque page. On est intrigué par cette histoire qui diffère vraiment de celles racontée par Zola auparavant. Laisser plus de place aux personnages et un peu moins à la description sociale rend ce roman plus « léger » et on le parcourt avec beaucoup de facilité. On se retrouve à l’avoir fini plus vite que ce que l’on attendait, pas seulement du fait d’un nombre de pages inférieur. Le Rêve ne reste pas le tome des Rougon-Macquart le plus marquant, mais apporte un peu de fraîcheur (mais pas trop non plus) dans ce sommet de la littérature française.

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