SWALLOW : Dur à digérer

swallowafficheEtre mal à l’aise n’est pas un sentiment très agréable en soi. C’est rarement quelque chose que l’on recherche. Pourtant, certains films provoquent volontairement ce genre d’impression et parfois le spectateur y prend beaucoup de plaisir. Masochisme ? Peut-être… mais il est vrai que l’on va aussi au cinéma pour des sensations fortes que l’on a pas forcément envie de retrouver dans la vraie vie, comme la peine ou la peur. Mais évidemment, il faut que ceci ne vienne pas non plus sans raison et trop gratuitement, sinon cela tourne vite à une certaine forme de torture. Swallow est un film profondément malaisant. Et sans profond intérêt. Le mélange de ces deux caractéristiques ne prête guère à l’enthousiasme.

Swallow nous raconte l’histoire d’une femme qui, pour exprimer son mal être, se met à avaler tout et n’importe quoi. D’où le titre. Ainsi, le film nous offre une scène mémorable où la jeune femme avale une punaise. Dis comme ça, ça paraît plus curieux qu’autre chose, mais en fait, cela plonge le spectateur dans un profond malaise. Il n’a absolument aucune envie d’assister à ce spectacle et souffre presque autant que l’héroïne. Et ce genre de scène va se répéter plusieurs fois, sans autant étirer les événements en longueur, mais suffisamment pour faire frisonner plus d’une fois. D’un point de vue purement visuel, le film n’est guère spectaculaire. C’est l’idée même du geste que la jeune femme est en train d’accomplir qui provoque ce sentiment très désagréable.

swallowPendant une bonne heure, le spectateur se demande inlassablement quel peut être le sens de tout cela. Les explications viendront avec le temps et l’histoire prendra un autre tournant. Mais tout cela ne mène nul part. Le dénouement est flou et le spectateur reste circonspect, ne sachant vraiment pas ce qu’il était supposé comprendre. Du coup, cela rend assez vain tout ce qui a suivi auparavant et il devient difficile de pardonner les mauvaises sensations que Swallow aura provoqué. Haley Bennett n’aura vraiment rien à se reprocher car c’est bien la qualité de son interprétation qui permet malgré tout de croire à cette histoire quelque peu invraisemblable (même si la pathologie existe bel et bien). Il est rare que je regrette d’être allé voir un film, même un très mauvais. Mais pour celui-là, j’aurais clairement mieux fait de m’abstenir.

LA NOTE : 06/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Carlo Mirabella-Davis
Décors : Erin Magill
Costumes : Liene Dobraja
Photographie : Katelin Arizmendi
Montage : Joe Murphy
Musique : Nathan Halpern
Production : Mynette Louie, Mollye Asher, Carole Baraton et Frédéric Fiore
Durée : 94 minutes

Casting :
Haley Bennett : Hunter
Austin Stowell : Richie
Denis O’Hare : Erwin
Elizabeth Marvel : Katherine
David Rasche : Michael
Luna Lauren Velez : Lucy
Zabryna Guevara : Alice
Laith Nakli : Luay
Babak Tafti : Aaron
Nicole Kang : Bev

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