Avoir un style bien à soi et reconnaissable entre tous représente un atout incontestable quand on est un artiste. Cela permet de se démarquer de la masse et de trouver son public. Celui de Guy Richie est suffisamment marqué pour ne pas passer inaperçu. Par contre, à mesure que la carrière avance et que la filmographie se remplit, cette qualité peut tourner en défaut quand le public commence à avoir un sentiment de déjà-vu. The Gentlemen est un film particulièrement réussi, drôle et rythmé, mais il sonne aussi comme un avertissement. En signant un quasi-remake de Snatch, le film qui l’a fait connaître, Guy Richie peut donner l’impression d’un cinéaste en panne d’inspiration.
La nostalgie est un sentiment à la mode. Alors peut-être simplement que Guy Richie a voulu rajeunir ceux pour qui Snatch est un film culte. Vous aviez aimé la transformation de Brad Pitt en gitan incompréhensible, vous aimerez celle de Hugh Grant en paparazzi maître chanteur ! Ce film prouve en tout cas une nouvelle fois la capacité de ce réalisateur à bénéficier de casting particulièrement prestigieux et d’employer certaines stars, aussi immenses soient-elles, relativement à contre-emploi. Il continue plus globalement de briller par sa capacité à créer des galeries de personnages particulièrement savoureux et hauts en couleurs. Ils représentent un vecteur très efficace d’humour, même si The Gentlemen mise aussi sur quelques gags visuels et surtout quelques dialogues parfois politiquement assez incorrects (et ça fait du bien!).
Les films de Guy Richie se reconnaissent aussi par leur style visuel. Celui-ci tourne parfois à l’insupportable, comme dans ses deux Sherlock Holmes. Dans The Gentlemen, il fait preuve d’une certaine mesure et utilise son talent à bon escient, se servant des images pour insuffler du rythme et de l’énergie dans son récit. Du coup, on ne s’ennuie pas une seule seconde, même quand certains rebondissements sont clairement hyper prévisibles. Le film fonctionne tout simplement et remplit pleinement sa mission qui reste avant tout de divertir. On passe un excellent moment, avec quelques vrais fous rire et quelques paillettes dans les yeux, semées par la classe du casting. Effectivement, tout cela à un air de déjà-vu, mais pas encore assez pour ressentir une réelle lassitude.
LA NOTE : 13,5/20
Fiche technique :
Réalisation : Guy Ritchie
Scénario : Guy Ritchie, d’après une histoire d’Ivan Atkinson, Marn Davies et Guy Ritchie
Direction artistique : Oliver Carroll et Fiona Gavin
Décors : Gemma Jackson
Costumes : Michael Wilkinson
Photographie : Alan Stewart
Montage : James Herbert
Musique : Christopher Benstead
Production : Guy Ritchie
Coproducteurs : Ivan Atkinson et Max Keene
Producteur délégué : Alan J. Wands
Durée : 113 minutes
Casting :
Matthew McConaughey : Mickey Pearson
Charlie Hunnam : Raymond
Michelle Dockery : Rosalind
Jeremy Strong : Mathew
Lyne Renée : Jackie
Colin Farrell : Coach
Henry Golding : « Œil Sec »
Tom Wu : Lord George
Hugh Grant : Fletcher
Eddie Marsan : Big Dave
Jason Wong : Phuc
Eliot Sumner : Laura Pressfield
Eugenia Kuzmina : Misha
Brittany Ashworth : Ruby
Togo Igawa : Wang Yong
Samuel West : Lord Pressfield
Franz Drameh : Benny