BLACKBIRD : Sans ailes

blackbirdafficheComment faire naître l’émotion dans un film ? La réponse la plus simple est de poser une situation suffisamment dramatique pour que le sens moral du spectateur le force à ressentir de l’empathie, sous peine de passer pour un être insensible au cœur de pierre. Mais est-ce vraiment suffisant ? N’est-ce pas trop facile ? En effet, cela ressemble parfois à une chantage émotionnel et rien ne nous force à l’accepter. Ainsi, rien ne nous force à aimer Blackbird, un film qui traite d’un sujet lourd et qui ne devrait pas laisser indifférent. Sauf si le film n’est pas très bon. Et c’est malheureusement le cas.

Blackbird traite de l’euthanasie. Il nous raconte le dernier week-end d’une femme atteinte de sclérose en plaques et à qui son mari, docteur, va administrer une dose létale d’un produit dont j’ai oublié le nom. Elle le passe entourée de sa famille, dont tous les membres ne se montrent pas enthousiastes à l’idée de la voir mourir prématurément. Un point de départ idéal pour arracher des larmes aux spectateurs. Ce serait mentir de dire que le film ne parvient pas à nous en arracher une ou deux petites, mais on est loin d’être réellement bouleversé. La faute à des rapports entre les personnages qui forment une trame narrative aux ficelles trop grosses pour être convaincantes. Le scénario entretient notamment un long faux suspense qui doit nous conduire au climax de l’intrigue, mais dont on devine immédiatement le dénouement. Bref, le spectateur a trop l’impression d’être pris pour un imbécile pour se laisser submerger par l’émotion.

blackbirdLe seul plaisir, non négligeable, procuré par Blackbird reste la qualité du jeu d’acteurs par un casting assez incroyable. Le peu d’émotion que l’on ressent doit beaucoup à Susan Sarandon, absolument magnifique. Bref, égale à elle-même. Mia Wasikowska apporte elle aussi un supplément d’âme à ce film qui en manque cruellement. Enfin, le jeune Anson Boon constitue une vraie et belle révélation. Mais tous ces efforts, conjugués à ceux de leurs collègues que je n’ai pas tous cités, ne peuvent sauver le film de son profond manque d’intérêt réel. A éviter donc.

LA NOTE : 06/20

Fiche technique :
Réalisation : Roger Michell
Scénario : Christian Torpe, d’après son propre scénario
Direction artistique : Richard Usher
Décors : John Paul Kelly
Costumes : Dinah Collin
Montage : Kristina Hetherington
Musique : Peter Gregson
Photographie : Mike Eley
Producteurs : David Bernardi, Sherryl Clark et Robert Van Norden
Durée : 97 min

Casting :
Susan Sarandon : Lily
Kate Winslet : Jennifer
Mia Wasikowska : Anna
Sam Neill : Paul
Rainn Wilson : Michael
Bex Taylor-Klaus : Chris
Lindsay Duncan : Liz
Anson Boon : Jonathan

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *