L’avantage avec le cinéma est qu’on peut voyager depuis un fauteuil pour un prix modique (enfin surtout quand on a une carte d’abonnement). On y voit des pays merveilleux que l’on aurait envie de visiter pour de vrai, quand le virus cessera de nous empêcher de voyager librement. Mais il nous fait découvrir aussi des destinations dont on se passera volontiers, même si les paysages y valent le coup d’œil. Ainsi, A Dark, Dark Man n’est pas le meilleur film de promotion pour faire du Kazakhstan une destination touristique en vogue. Même Borat en donne une meilleure image. Il nous reste plus alors qu’à apprécier un film noir, qui souffre malheureusement de quelques défauts.
A Dark, Dark Man nous raconte une histoire finalement extrêmement classique. Celui d’un flic qui finit par se rebeller face à un système totalement corrompu. Cette histoire a été racontée à de maintes reprises à d’autres époques, d’autres contextes et d’autres pays. Seul le côté relativement exotique et rarement exploré par le 7ème art du décor lui donne un caractère inattendu. Et il faut bien admettre que cette histoire a été souvent racontée de manière plus réussie. En effet, la narration est lente et on flirte quand même assez souvent avec l’ennui. Si finalement, les personnages intriguants et la curiosité inspirée par les lieux nous en préservent de justesse, tout cela ne se montre pas suffisant pour réellement nous enthousiasmer.
La réalisation d’Adilkhan Yerzhanov souffre d’une certaine platitude. Il ne parvient pas à dynamiser son récit. Le côté contemplatif de A Dark, Dark Man est très certainement voulu, mais il sonne parfois un peu comme un manque d’idée, plutôt que comme une inspiration artistique géniale. Le film est long et il aurait vraiment mérité d’être raccourci. Il n’y a rien d’inutile, mais tout prend un peu trop de temps. Du coup, même les comédiens ne brillent pas spécialement, comme si leur talent se trouvait diluer avec tout le reste. Le film est au final pas totalement décevant, mais ne se montre clairement pas à la hauteur de ce qu’il aurait pu être.
LA NOTE : 10/20
Fiche technique :
Réalisation : Adilkhan Yerzhanov
Scénario : Roelof Jan Minneboo et Adilkhan Yerzhanov
Durée : 130 minutes
Casting :
Daniar Alshinov : Bekzat
Dinara Baktybaeva : Ariana
Teoman Khos : Pukuar