BENEDETTA : Soeur soupirs

Les couvents et les monastères constituent des décors particulièrement propices pour des histoires de toute sorte. Nimbés de mystère et de spiritualité, ils peuvent être l’objet de nombreux fantasmes, liés à l’ignorance par ceux qui vivent en dehors de ce qui se passe réellement à l’intérieur. De nombreux auteurs s’en sont emparés et y donner vie à leur récit. Paul Verhoeven se prête au jeu à son tour et quand on connaît la réputation sulfureuse du Néerlandais, on pouvait s’attendre à un film ne passant pas inaperçu. Benedetta nous fait découvrir, de manière plus ou moins romancé, la vie de Benedetta Carlini qui a vécu en Toscane au début du XVIIème siècle.

La biographie dont ce film est l’adaptation avait pour titre « Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne », ce qui pose relativement bien le sujet. Le film aborde la sexualité de manière crue et le sujet de la religion de manière quelque peu provocante. On y reconnaît pleinement le style de Paul Verhoeven et on comprend aisément pourquoi il a décidé de s’emparer de cette histoire. Il parvient à en tirer un récit ne se contentant pas d’être spectaculaire, mais dégageant aussi de la force et une certaine épaisseur. Le scénario ne nous impose pas de leçon particulière, mais chacun pourra en tirer sa propre morale. En tout cas, il exerce une certaine fascination sur le spectateur qui vit le film avec intensité.

La comparaison entre le bon vin et un être humain est souvent réservée aux hommes. Pourtant, elle s’applique aussi sans contestation à Virginie Efira. Cela fait longtemps que plus personne n’ose encore se moquer de son statut de présentatrice télé passée sur grand écran pour jouer dans des comédies moyennes. Elle possède désormais un statut confirmé d’actrice dramatique majeure et Benedetta ne fera que le conforter. Elle livre une performance de très grande stature et tire le film vers le haut. La réalisation d’une grande élégance de Paul Verhoeven le souligne de manière éclatante. Benedetta n’est peut-être pas au final son plus grand film, mais à 83 ans, il prouve qu’il encore beaucoup à donner au 7ème art.

LA NOTE : 12/20

Casting :
Réalisation : Paul Verhoeven
Scénario : David Birke et Paul Verhoeven, d’après l’ouvrage historique Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne de Judith C. Brown (1987)
Musique : Anne Dudley
Décors : Katia Wyszkop
Costumes : Pierre-Jean Larroque
Photographie : Jeanne Lapoirie
Son : Jean-Paul Mugel
Montage : Job ter Burg
Production : Saïd Ben Saïd, Jérôme Seydoux et Michel Merkt
Durée : 127 minutes

Casting :
Virginie Efira : Benedetta Carlini
Charlotte Rampling : mère Felicita
Daphné Patakia : Bartolomea
Lambert Wilson : le nonce
Olivier Rabourdin : Alfonso Cecchi
Louise Chevillotte : sœur Christina
Clotilde Courau : Midea Carlini, la mère de Benedetta
David Clavel : Giuliano Carlini, le père de Benedetta
Hervé Pierre : Paolo Ricordati
Guilaine Londez : sœur Jacopa
Lauriane Riquet : sœur Rosanna
Nicolas Gaspar : le capitaine des mercenaires
David Clavel : Giuliano Carlini
Justine Bachelet : sœur Juliana
Satya Dusaugey : la mercenaire Dragon

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