TÀR : Paroles et musique

Tàr affiche

Cate Blanchett est une très grande dame du cinéma. Donc quoi de plus normal que de faire appel à elle pour donner vie à une très grande dame de la musique. Dans Tàr, elle trouve un rôle à la mesure de son talent, taillée pour elle dans les moindres millimètres. Mais un peu comme précédemment avec Emma Thomson dans My Lady, quand un film est trop conçu pour mettre en valeur sa principale interprète, il perd de son naturel. Du grand film que ce long métrage aurait pu être, il ne reste qu’un exercice de style présentant de vrais moments de grâce. Mais aussi de nombreuses longueurs et un sens profond qui nous échappe.

Intensité intermittente

Tár nous plonge immédiatement dans un certaine tension. Mais dès le départ, il manque au soutien de cette tension une réelle intensité. Certes, certains passages sont bien intenses, mais ils prennent place entre des séquences où on ne sent pas saisi au tripes comme on devrait l’être. L’ambiguïté et la richesse du personnage se dessine peu à peu, mais le film a déjà perdu une partie de l’intérêt du public au moment où elle se révèle vraiment. Et quand le public est enfin rentré totalement dans cette histoire, celle-ci le conduit à un dénouement qui ne conclut que très partiellement le propos. On en ressort en ayant l’impression d’être passé à côté d’un très grand film.

Tàr
Copyright 2022 Focus Features, LLC

Admiration forcée

Mais à défaut d’être très grand, Tár offre quand même le vrai bonheur de contempler une Cate Blanchett au sommet de son art. Son talent éclabousse l’écran, avec une force relativement sidérante par certains moments. Mais Todd Field, à force de mettre en valeur son actrice, finit par manquer de spontanéité. Forcer l’admiration est presque ici à prendre au premier degré. On peut regretter par exemple que le personnage incarné par Noémie Merlant soit à ce point relégué au premier plan. En se mettant au service tout entier de son interprète principal, le réalisateur en oublie de se mettre au service de son histoire et au final de son film.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Todd Field
Musique : Hildur Guðnadóttir
Direction artistique : Patrick Herzberg et Petra Ringleb
Décors : Marco Bittner Rosser
Costumes : Bina Daigeler
Photographie : Florian Hoffmeister
Montage : Monika Willi
Production : Todd Field, Scott Lambert et Alexandra Milchan
Production déléguée : Cate Blanchett, Phil Hunt, Stephen Kelliher, Marcus Loges, Compton Ross, David L. Schiff, Uwe Schott et Nigel Wooll
Durée : 158 minutes

Casting :
Cate Blanchett : Linda, dite « Lydia » Tár
Noémie Merlant : Francesca Lentini, assistante de Lydia Tár
Nina Hoss : Sharon Goodnow, premier violon solo et épouse de Lydia Tár
Sophie Kauer : Olga Metkina, jeune violoncelliste / recrue
Julian Glover : Andris Davis, prédécesseur de Lydia Tár
Allan Corduner : Sebastian Brix, directeur musical / chef assistant
Mark Strong : Eliot Kaplan, chef d’orchestre
Adam Gopnik : lui-même (critique d’art)
Mila Bogojevic : Petra, fille de Lydia / Sharon
Zethphan Smith-Gneist : Max (étudiant à Juilliard)
Sylvia Flote : Krista Taylor, jeune cheffe d’orchestre / boursière / ancienne étudiante de Lydia Tár
Marie-Lou Sellem : Britta Menges

Fiche Allociné : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=291967.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *