JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES : Double face

Je Verrai Toujours Vos Visages Affiche

Brouiller la frontière entre réalité et fiction est un peu devenue la marque de fabrique de Jeanne Henry. Au lieu de proposer des docu-fictions, elle propose plutôt des fiction-docus. Cette démarche nous avait offert en 2018 le magnifique Pupille. Elle est revenue cette année avec une œuvre dans la même lignée : Je Verrai Toujours Vos Visages, qui nous fait découvrir la Justice Restaurative. Un approche ayant pour principe le dialogue entre des coupables et des victimes. Le résultat est une nouvelle fois très convaincant, même s’il ne l’est pas tout à fait à tous les niveaux.

Trop beau pour être honnête

Ce film traite son sujet de manière un peu trop enthousiaste pour être tout à fait honnête. La Justice Restaurative a, à n’en pas douter bien, des vertus présentées par Je Verrai Toujours Vos Visages. Mais elle a sûrement aussi quelques aspects moins positifs. Le propos développé par Jeanne Henry aurait gagné à prendre un peu de recul et à mettre en balance avec les points positifs quelques uns plus négatifs qui existent certainement. Une telle démarche a forcément aussi ses ratés et des situations où elle s’est montrée inadaptée. Du coup, on adhère au propos, tout en pensant néanmoins que tout cela est peut-être un peu trop beau pour être totalement vrai.

Je Verrai Toujours Vos Visages
Copyright Christophe Brachet – 2022 – CHI-FOU-MI PRODUCTIONS – TRESOR FILMS – STUDIOCANAL – FRANCE 3 CINEMA

Par contre, Je Verrai Toujours Vos Visages est l’occasion d’aller à la rencontre de ceux que le récit médiatique et politique oublie trop souvent. Les victimes ordinaires et les délinquants qui le sont en fait tout autant. Ces portraits sont parfaitement réussis et d’une profondeur rare. Ils permettent de vraiment comprendre chacun. Ni l’un, ni l’autre ne sont des statistiques, mais bien des êtres humains aux parcours singuliers. Personne n’est ni entièrement bon, ni entièrement mauvais dans ce film et le propos échappe totalement à une vision angélique lénifiante. Il y est question de responsabilité individuelle, certainement pas d’excuses permettant d’y échapper. Cet aspect est suffisamment réussi pour donner un intérêt indéniable à ce film porté par un casting de très haut niveau. Une mention spéciale à un Fred Testot méconnaissable et qu’on espère revoir dans un tel rôle.

LA NOTE : 13,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Jeanne Herry
Scénario : Jeanne Herry
Musique : Pascal Sangla
Décors : Jean-Philippe Moreaux
Costumes : Isabelle Pannetier
Photographie : Nicolas Loir
Montage : Francis Vesin
Son : Guadalupe Cassius
Production : Alain Attal et Hugo Sélignac
Durée : 118 minutes

Casting :
Adèle Exarchopoulos : Chloé Delarme
Dali Benssalah : Nassim
Leïla Bekhti : Nawelle
Élodie Bouchez : Judith
Suliane Brahim : Fanny
Gilles Lellouche : Grégoire
Miou-Miou : Sabine
Jean-Pierre Darroussin : Michel
Fred Testot : Thomas
Denis Podalydès : Paul
Birane Ba : Issa
Raphaël Quenard : Benjamin, le frère de Chloé
Anne Benoît : Yvette
Sébastien Houbani : Mehdi
Catherine Arditi : la grand-mère de Chloé

Fiche Allociné : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=299938.html

 

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