Je vous ai rappelé il y a quelques jours que les enfants sont tous des psychopathes en puissance, à l’occasion de ma critique d’Un Monde. Si ce dernier se contentait de relater la cruauté ordinaire (mais non moins forte) de la cour de récréation, The Innocents explore tout le potentiel de nos chères têtes blondes pour aller encore plus loin dans la méchanceté. On associe rarement l’image d’un enfant à celle d’un « super vilain » mais ce film nous prouve que c’est tout à fait possible. Et c’est plutôt flippant !
Le titre même de The Innocents joue sur le contraste fort entre l’image que l’on se fait des plus jeunes, et de leur pureté supposée, et la réalité décrite dans ce film. Je rassure les parents qui commenceraient à trembler, il s’agit bien d’un film fantastique, tirant sur l’horreur, il y a peu de chance que les événements décrits ici vous arrivent. Je sais que vous trouvez que vos rejetons sont les plus extraordinaires qui soient, mais il reste peu probable qu’ils acquièrent réellement des super pouvoirs. Mais au cinéma, tout est possible, y compris un tel scénario donc, et Eskil Vogt exploite son idée avec un talent déconcertant. Il fait naître une tension particulièrement forte avec une infinie patiente qui fait rentrer le spectateur dans un malaise croissant. Il y a toujours une dose de masochisme à aller voir ce genre de film. L’expérience est ici particulièrement délicieuse (ou douloureuse selon le point de vue).
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