THE INNOCENTS : La cruauté n’attend pas le nombre des années

Je vous ai rappelé il y a quelques jours que les enfants sont tous des psychopathes en puissance, à l’occasion de ma critique d’Un Monde. Si ce dernier se contentait de relater la cruauté ordinaire (mais non moins forte) de la cour de récréation, The Innocents explore tout le potentiel de nos chères têtes blondes pour aller encore plus loin dans la méchanceté. On associe rarement l’image d’un enfant à celle d’un « super vilain » mais ce film nous prouve que c’est tout à fait possible. Et c’est plutôt flippant !

Le titre même de The Innocents joue sur le contraste fort entre l’image que l’on se fait des plus jeunes, et de leur pureté supposée, et la réalité décrite dans ce film. Je rassure les parents qui commenceraient à trembler, il s’agit bien d’un film fantastique, tirant sur l’horreur, il y a peu de chance que les événements décrits ici vous arrivent. Je sais que vous trouvez que vos rejetons sont les plus extraordinaires qui soient, mais il reste peu probable qu’ils acquièrent réellement des super pouvoirs. Mais au cinéma, tout est possible, y compris un tel scénario donc, et Eskil Vogt exploite son idée avec un talent déconcertant. Il fait naître une tension particulièrement forte avec une infinie patiente qui fait rentrer le spectateur dans un malaise croissant. Il y a toujours une dose de masochisme à aller voir ce genre de film. L’expérience est ici particulièrement délicieuse (ou douloureuse selon le point de vue).

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Faire jouer un rôle psychopathe à des enfants demande peut-être des efforts particuliers dans la direction d’acteurs. Ou bien, rentrent-ils très naturellement dans ce genre de costume. Quoiqu’il en soit, tout le casting enfantin est absolument remarquable, dans une palette d’expressions très impressionnantes. La maîtrise dont ils font tous preuve inspire un profond respect et vient sublimer la qualité de la narration soulignée plus haut. The Innocents est un vrai film d’actrices et d’acteurs, leur âge ne change strictement rien à la donne. Ils contribuent pleinement à la réussite de ce long métrage, qui vous donnera peut-être l’envie de changer de trottoir la prochaine fois que vous passerez devant une école primaire.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Eskil Vogt
Musique : Pessi Levanto
Direction artistique : Marius Winje Brustad
Décors : Simone Grau Roney
Costumes : Marianne Sembsmoen
Photographie : Sturla Brandth Grøvlen
Montage : Jens Christian Fodstad
Production : Maria Ekerhovd
Coproduction : Misha Jaari, Eva Jakobsen, Mikkel Jersin, Lizette Jonjic, Mark Lwoff, Katrin Pors, Magnus Thomassen et Eskil Vogt
Production déléguée : Dave Bishop, Celine Dornier, Axel Helgeland et Eric Tavitian
Durée : 117 minutes

Casting :
Rakel Lenora Fløttum : Ida
Alva Brynsmo Ramstad : Anna
Sam Ashraf : Ben
Mina Yasmin Bremseth Asheim : Aisha
Ellen Dorrit Petersen : la mère d’Ida et d’Anna
Morten Svartveit : le père d’Ida et d’Anna
Kadra Yusuf : la mère d’Aisha
Lisa Tønne : la mère de Ben
Irina Eidsvold Tøien : la docteure
Marius Kolbenstvedt : l’homme à la pierre
Kim Atle Hansen : l’homme à la porte
Nor Erik Vaagland Torgersen : le jeune de 14 ans
Birgit Nordby : la femme sur le pont
Georg Grøttjord-Glenne : le garçon à la jambe cassée

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