BOULEVARD DE LA MORT : A vrombir de plaisir !

boulevarddelamortaffichePrenez le pitch d’un film de série Z (et encore, s’il y’avait une 27ème lettre à l’alphabet, elle s’appliquerait ici), qui logiquement ne pourrait donner naissance qu’à un nanar sans intérêt, mais mettez Quentin Tarantino derrière la caméra et vous obtiendrez Boulevard de la Mort, un moment de pur bonheur.

Boulevard de la Mort commence, et s’étire quelque peu, avec Julia, Shanna et Ariène, trois jeunes filles au physique de pin-up (c’est fait exprès évidemment !). Les trois complices font la tournées des bars d’Austin, une ville qui sent bon l’Amérique profonde. Mais ces endroits sont aussi fréquentés pas des personnages quelque peu mystérieux, comme « Stuntman Mike » et son bolide vrombissant.

Boulevard de la Mort est typique du genre Tarantino. De longs (trop longs diront les détracteurs) passages sans action, ponctués de dialogues à n’en plus finir et qui, de plus, sont souvent de la conversation courante et sans rapport avec l’histoire… puis en quelques secondes, un déluge de violence brute qui vous scotchent au fauteuil. Les dialogues sont sans doute la petite faiblesse de Boulevard de la Mort…Enfin tout est relatif, on est juste loin des discussions inoubliables sur les Mc Donald du monde entier dans Pulp Fiction. Par contre, le contraste entre les moments de calme et de tempête, les ruptures de rythme soudaines fonctionnent toujours aussi bien et nous rappellent pourquoi on aime tant les films de ce réalisateur.

Encore une fois, Tarantino a su faire renaître de ses cendres un acteur que l’on pensait définitivement has been. Cette fois, c’est Kurt Russell qui se voit offert un dernier grand rôle. Si ce film ne semble pas avoir eu le même effet que Pulp Fiction a eu sur la carrière de John Travolta, il n’en restera pas moins un des moments majeurs de la carrière de l’inoubliable Snake Plissken. Le reste de la distribution est remarquablement bien dirigé, même si les actrices ont été avant tout sélectionnées pour leur physique digne des magazines masculins des années 60. Enfin, on pourra noter que Quentin Tarnatino s’offre également le plaisir d’incarner un petit rôle. S’il est habitué à apparaître dans les films de ses potes, Robert Rodriguez en tête, c’est la première fois qu’il se dirige lui-même.

boulevarddelamortQue dire par contre de la qualité de la réalisation… Un concours de superlatifs ne suffirait pas pour qualifier le talent de Tarantino qui confirme une nouvelle fois que seuls un Welles ou un Kubrick peuvent prétendre avoir atteint une maîtrise technique aussi poussée. En plus d’être un des meilleur réalisateur de l’histoire, il est incontestablement sans peu d’égaux en tant que directeur de la photographie. La bande-son est encore une fois phénoménale, par la qualité des musiques qui peuplent le film, mais surtout par la façon dont elles portent l’histoire, dont elles font partie intégrante d’elle. Elles ne sont pas simplement un élément de décoration. Mais ce qu’il y’a eu de plus remarquable encore que pour ses films précédents, c’est que dans tous ces élements, Quentin Tarantion a cherché, et réussi, à recréer l’aspect sonore et visuel du cinéma populaire des années 60. Ce n’est pas qu’un hommage, même plus qu’une imitation, c’est une renaissance et une recréation dans les moindres détails, même les plus infimes, même les plus anodins.

Après, les esprits chagrin se demanderont pourquoi Tarantino utilise son talent incommensurable pour rendre hommage au (mauvais) cinéma populaire d’autrefois (tendance cinéma de quartier sur Canal). Tout simplement parce que c’est ce cinéma qui lui a donné l’amour du cinéma, parce qu’il est l’essence même du 7ème art, spectaculaire et populaire, et parce que c’est ce qu’il a envie de faire ! Après tout, c’est ce qui compte ! Et puis, honnêtement, le spectateur averti y trouve aussi son compte !

Fiche technique :
Titre : Boulevard de la mort
Titre version francophone au Québec : À l’épreuve de la mort
Titre original : Death Proof
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Dialogues : Quentin Tarantino
Directeur de la photo : Quentin Tarantino
Photographe de plateau : Andrew Cooper
Décorateurs : Steve Joyner, Caylah Eddleblute
Ingénieur du son : Greg Zimmerman
Costumes : Nina Proctor
Maquilleurs : Howard Berger, Gregory Nicotero
Chef cascadeur : Jeff Dashnaw
Montage : Sally Menke
Pays d’origine : États-Unis
Producteurs : Quentin Tarantino, Robert Rodriguez, Elizabeth Avellan, Erica Steinberg
Producteurs exécutif : Bob Weinstein, Harvey Weinstein

Casting :
Kurt Russell : Stuntman Mike / « Mike le cascadeur »
Zoë Bell : Zoë
Rosario Dawson : Abernathy
Rose McGowan : Pam
Vanessa Ferlito : Arlene « Butterfly »
Sydney Tamiia Poitier : Jungle Julia
Jordan Ladd : Shanna
Tracie Thoms : Kim
Mary Elizabeth Winstead : Lee Montgomery
Quentin Tarantino : Warren, le barman

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