LE FOND DU PROBLEME DU FOND D’ECRAN

sitedesirsdavenirCela restera comme un des bides de l’année, mais aussi un des plus grands buzzs. Le lancement de la nouvelle version du site de Désirs d’Avenir aura fait couler une quantité d’encre assez phénoménale. Il faut dire que le plantage est de taille.

Passe encore le fond d’écran qui semble tout droit sorti des images proposées par défaut… Ah bah non, c’est vrai, c’est effectivement le cas. A la limite, tous les goûts sont dans la nature. Mais alors la bannière de haut de page plus large que la résolution de 99% des écrans d’ordinateur en fonctionnement, ce qui rend tous les articles illisibles sans utiliser la barre de navigation de bas de page, là on touche un sommet d’incompétence et de médiocrité. Quant à ce qu’il a coûté, il y’a là sûrement beaucoup de fantasmes et de fausses rumeurs. Mais bon, même à 0 euro, ce site aurait déjà été hors de prix.

Mais bon, à l’échelle des problèmes du monde, il n’y a quand même pas de quoi fouetter ni un chat, ni une Dame du Poitou. Par contre, il y’a tout de même quelques leçons indirectes à tirer de tout cela.

Déjà, tout cela est révélateur d’un mode de fonctionnement solitaire de Ségolène Royal qui lui joue parfois des tours. Aussi brillante soit-elle, elle a trop tendance à ne prendre l’avis de personne avant d’agir, quitte à se planter royalement (sans mauvais jeu de mots). C’est sans doute là son plus grand handicap car toutes ses gaffes mettent au second plan le fait que, lorsqu’elle décide de prendre sa plume et d’écrire un texte de fond, c’est à chaque fois plus intéressant, plus profond, plus imaginatif, tout en restant précis et pragmatique, que 99,99% de ce qui est écrit pas les autres hommes politiques de notre pays. Tant que je jugerai cela d’actualité, elle gardera mon soutien, mais bon, faudrait faire gaffe quand même !

De manière plus générale, ceci est révélateur de quelque chose que le grand public n’a que très peu en tête. Et certains commentaires émis ces deux derniers jours le montrent bien. Les partis politiques, et à fortiori une structure associative comme Désirs d’Avenir, sont des structures militantes, qui reposent donc très largement sur le bénévolat et l’engagement d’amateurs plus ou moins éclairés. Attention, je parle bien là des partis politiques en tant que tels, non des administrations des collectivités que les hommes politiques dirigent. Certes, arrivé à un certain niveau les moyens augmentent, mais chaque « leader » ayant son propre staff, cela reste largement vrai. Ceci explique certains bugs de communication qui semblent incompréhensibles vus d’une structure professionnelles, où les gens sont embauchés sur leurs compétences (enfin en principe) et plus rarement sur leur seule volonté d’engagement.

Ce buzz révèle aussi des choses plus inquiétantes, quant à l’emballement médiatique, qui semble aujourd’hui se faire sans aucune hiérarchisation. Voir sur le sujet qui nous intéresse ici un détournement extrêmement bien fait techniquement du film La Chute, où l’on voit Hitler parler de Désirs d’Avenir et de son site, on se dit qu’il manque dans la tête de beaucoup un sens de la décence. C’était certes objectivement très drôle, mais totalement déplacé, voire profondément choquant. Mais je pense tout de même que la sélection se fait dans la trace que ces emballements soudains et incontrôlés laissent dans les mémoires. Les propos de Brice Hortefeux marqueront certainement plus durablement les esprits que le lancement du site de Désirs d’Avenir, qui restera sûrement au stade de l’anecdote, malheureuse certes, mais anecdote quand même.

Certains parlent même d’un acte prémédité chargé d’attirer l’attention vers soi. Je pense très honnêtement pour tout de même fréquenter ce milieu que c’est pousser la parano un peu loin et prêter aux hommes politiques un machiavélisme qui est surtout fantasmé. Après, il serait souhaitable pour Ségolène Royal qu’elle positive l’attention soudaine portée à Désirs d’Avenir et à son site. Elle a prouvé pendant la campagne présidentielle qu’elle savait se servir d’Internet. Elle sera donc désormais d’autant plus épié à chacune de ses sorties sur ce média. Si les prochaines sont des réussites, elles auront d’autant plus d’impact et de poids. Mais pour cela, il serait bon qu’elle accepte les conseils formulés par d’autres qu’elle-même. Et ça, ce n’est pas forcément gagné…

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