MON IDENTITE N’A PAS ATTENDU LEUR DEBAT

drapeaufrancaisJe pourrais profiter de ce billet pour à nouveau dire tout le mal que je pense d’Eric Besson. Mais bon, inutile d’épiloguer plus longtemps de cet homme qui aura donné une nouvelle dimension à la notion d’ignominie intellectuelle.

Ainsi, l’UMP veut organiser un grand débat sur « l’identité nationale ». Est-ce que ça leur a pris comme ça un matin, telle une envie de pisser ou bien l’approche des Régionales les a-t-il poussé à remettre au goût du jour ce thème cher à son électorat ? La manœuvre électoraliste est tellement visible qu’aucun commentateur n’a cru bon de la nier.

Mais il n’y a pas de mal à débattre diront certains. Sauf que le débat a bon dos, faudrait déjà savoir de quoi on parle. Il se cache derrière tout ça le vrai thème que veut mettre sur le devant de la scène l’UMP, à savoir l’immigration. Depuis le début de son mandat et la création du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale, Nicolas Sarkozy tente d’assimiler les deux notions. Ca semble n’être qu’une question de vocabulaire, mais c’est surtout une dérive vers des idées particulièrement ignobles.

Il y’a derrière tout ça l’idée de déterminer ce qu’est un « bon Français ». Et forcément, « le mauvais Français ». Bref quels sont les critères pour avoir le droit de cité sur notre sol et qui sont les êtres inférieurs indignes de notre grande Nation. Sauf que s’il y’a un pays qui s’est construit sur l’immigration, c’est bien le nôtre. Carrefour géographique, la France a toujours été une terre d’accueil et n’a d’ailleurs jamais rechigné à faire de ses « étrangers » de bons Français dés lors qu’ils contribuait à la grandeur nationale. Nos trois grands plus footballeurs ne furent-ils pas Kopaszewski (que l’on avait gentiment francisé en Kopa), Platini et Zidane. Trois fils de l’immigration, dont les parents n’avaient rien d’ingénieurs surdiplômés parlant un français d’école à leur arrivée sur le territoire hexagonal.

Mais la pire escroquerie intellectuelle est de faire comme si on pouvait débattre de l’identité nationale. Au mieux, c’est un sujet d’étude sociologique à laquelle des hommes politiques pourrait apporter leur contribution. Une identité est un fait, une donnée, qui s’impose à l’observateur. La France et les Français sont ce qu’ils sont aujourd’hui, différents d’hier et de demain, c’est comme ça. Chacun de nous contribue à construire notre identité collective, qu’elle soit nationale, européenne ou mondiale.

Si un débat devait avoir lieu, il aurait pu porter sur les conditions d’attribution de la nationalité française aux ressortissants étrangers. Mais voilà, ce débat aurait paru trop technique et n’aurait pas passionné ce qui constitue un des socles de l’électorat sarkozyste. Ceux qui pensent pouvoir définir le « bon Français ». Ceux-là pensent évidemment en faire partie. Mais heureusement que notre identité nationale, celle de la patrie des Droits de l’Homme, ne leur doit pas grand chose… Espérons que cela dure !

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