LE VILAIN : Pour les nostalgiques de Ca Cartoon

levilainafficheCe que l’on demande à un divertissement, c’est de divertir, rien de plus. Et quand il le fait bien, on obtient un excellent film, auquel il n’y aucune raison de reprocher de ne pas être autre chose que ce qu’il prétend être. Le Vilain, le nouveau film, d’Albert Dupontel rentre tout à fait dans cette catégorie.

Un braqueur de banque revient se cacher chez sa mère, 20 ans après avoir quitté la maison sans rien dire. Très vite, la vielle dame découvre que son fils n’est pas du tout un gentil garçon. Elle y voit là la raison de la malédiction qui la frappe et qui l’a fait réchapper constamment à toutes sortes d’accidents sans une seule égratignure. Elle décide alors de forcer son fils à réparer les méfaits commis dans son enfance… mais ce dernier n’a pas du tout l’intention de se laisser faire.

Le Vilain est un film dont les influences sont à chercher chez Tex Avery, beaucoup plus que chez Eric Rohmer. Ce film est dans l’esprit d’un Tom et Jerry ou un Bip Bip et le Coyotte. Les personnages ne deviennent pas tout plat après avoir percuté un mur, mais presque. De l’humour avant tout visuel donc, mais surtout beaucoup d’énergie. Et à ce niveau, Catherine Frot n’a rien à envier à Albert Dupontel.

Le Vilain n’aura sûrement jamais le statut de film culte, comme peut l’avoir le Créateur, son meilleur film jusqu’à présent. On y retrouve l’humour un rien vachard, des personnages drôles par leur bêtise empreinte de méchanceté. Donc si vous aussi vous avez toujours rêvé que le Coyotte mange enfin un Bip-Bip, ce film est fait pour vous…Enfin, ne comptez pas pour moi pour vous dévoiler la fin, elle n’est de toute façon pas ce à quoi vous vous attendez. Mais bon en attendant, vous vous payerez une bonne tranche de rire. Bien sûr, comme tous les films comiques, Le Vilain est quelque peu inégal, mais recèle aussi quelques réels moments de bravoure !

levilainLe duo Catherine Frot- Albert Dupontel fonctionne à la perfection. Le duel qui semblait à première vue déséquilibré entre une pauvre petite vieille et un malfrat aguerri s’avère très vite être un choc de titans, chacun rivalisant d’imagination pour arriver à ses fins. C’est aussi un duel de deux acteurs qui s’éclatent visiblement dans leur rôle dans lequel ils mettent toute leur énergie. Et quand on connaît leur talent respectif, on imagine bien que le résultat est des plus réjouissants.

Les effets visuels sont eux aussi particulièrement réussis. Il y’a un côté Jean-Pierre Jeunet dans le Vilain. Un vrai travail visuel réellement intéressant. Ce travail était déjà présent dans les films précédents de Dupontel, mais ne prenait pas la même importance. Il a un vrai talent de réalisateur, à la hauteur de son talent d’acteur, et ce n’est pas peu dire. S’il arrive à combiner dans un même film les qualités visuelles de ce film avec l’humour vraiment corrosif du Créateur, le chef d’œuvre ne sera pas loin.

Le Vilain n’en est pas tout à fait un. Mais c’est déjà un excellent film drôle et divertissant. Et c’est déjà beaucoup !

Fiche technique :
Production : ADCB Films, StudioCanal, France 2 Cinéma, Euro Média Télévision
Distribution : StudioCanal
Réalisation : Albert Dupontel
Scénario : Albert Dupontel
Montage : Christophe Pinel
Format : 35mm
Décors : Bertrans Seitz
Son : Germain Boulay, Serge Rouquairol
Musique : Christophe Julien
Costumes : Pierre-Yves Gayraud
Maquillage : Françoise Quilichini
Directeur artistique : Pierre-Yves Bastard
Durée : 86 mn

Casting :
Catherine Frot : Maniette
Albert Dupontel : Le Vilain
Bouli Lanners : Korazy
Nicolas Marié : Doc William
Christine Murillo : Melle Somoza
Philippe Duquesne : Le peintre roux
Bernard Farcy : Inspecteur Elliot
 

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