MALHEUREUSEMENT IKEA EST LA

ikeaengreveJ’ai des revenus modestes, je démarre dans la vie, mais j’ai besoin de meubler. Heureusement, Ikea est là…

Visiblement, Ikea est une entreprise particulièrement intelligente puisqu’elle vise à élargir sa clientèle avec ses propres salariés… Enfin, à ce train là, ils n’auront même plus de quoi acheter un meuble en kit.

On pensait tous que, si Ikea propose des meubles pas chers, c’était parce qu’ils étaient vendus en kit et que cela engendrait des économies à tous les niveaux. Visiblement, on se trompait car c’est en sous-payant ses employés qu’elle arrive à ce résultat… Ah bah non plus en fait, vue la hausse continue de ses profits, sans que le prix des meubles ne suivent le même chemin. Mais où vont ces profits alors si ce n’est dans la poche des salariés ou celles des clients ?

Dans celles des dirigeants bien sûr ! Ikea, entreprise familiale, certes, mais ça n’empêche pas la famille dirigeante de se comporter comme les derniers des connards d’actionnaires. En fait, tout cela est symbolique du comportement des grandes entreprises au cours de la première décennie du XXIème siècle. Un comportement qui touche à sa fin, espérons-le, mais le combat est loin d’être gagné.

Entre 2000 et 2010, le taux d’investissement des entreprises a stagné, tout comme les salaires et même les profits. Par contre la rémunération des dirigeants et des actionnaires s’est envolée. Comment un tel miracle est-il possible ? Par l’endettement ! C’est évidemment un comportement suicidaire, même si la faiblesse des taux d’intérêt d’avant Crise a permis à l’illusion de perdurer si longtemps.

La Crise est passée par là et il a fallu revenir (un peu) à la réalité. Qui a trinqué ? Les actionnaires bien sûr puisque leur rémunération est censée être proportionnelle aux risques qu’ils prennent…. Sauf qu’évidemment, ça ne s’est absolument pas passé de cette façon. Ce sont les salariés qui ont trinqué, par la stagnation de leur salaire, quant ce n’était pas des licenciements massifs. On touche là un des dysfonctionnements principaux de l’économie actuelle qui scie la branche sur laquelle elle est assise. En détruisant l’économie réelle au profit de l’économie financière, elle réduit la solvabilité des entreprises et des consommateurs, qui forment encore le moteur de base de la machine économique. Le principe de l’argent qui va à l’argent ne peut bien sûr se poursuivre infiniment si les entreprises n’ont plus de clients et que les locataires se retrouvent incapables de payer leur loyer.

Tout cela découle d’une même école de pensée née à Chicago dans les années 70 et dont la traduction politique s’est faite avec Reagan et Thatcher. Une école de pensée qui a nourri les Sarkozy, les Merkel et les Berlusconi… Bref, les dirigeants des principales économies européennes. Le basculement à gauche des Etats-Unis et du Japon peuvent redonner espoir dans des lendemains meilleurs. En attendant, les salariés d’Ikea se battent !

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