LA COMTESSE : Bravo Julie !

lacomtesseafficheJe le disais encore récemment (cf. mon avis sur Carbone modifié, un excellent roman que je vous recommande), la quête de la jeunesse éternelle est un thème extrêmement classique depuis que l’homme invente des histoires. Bon ça y’est, j’ai atteint le sommet de la gloire littéraire puisque je deviens obligé de me citer moi-même, tellement je suis devenu LA référence… C’est terrible la gloire… Hein, quoi ? ok ok, je reviens à ma critique, où je vais me contenter de vous parler de La Comtesse, le deuxième film de Julie Delpy.

Erzsebet Bathory dirige depuis la mort de son mari un de plus puissants domaines de la Hongrie du XVIIème siècle. Dernier rempart contre l’empire ottoman, elle est crainte et respectée, même par le roi. Elle réussit à séduire une jeune noble, dont elle a éconduit le père. Ce dernier sépare les amants, conduisant la comtesse vers la folie et la quête d’une jeunesse éternelle qu’elle pense trouver dans le sang de jeunes filles vierges.

Julie Delpy nous offre un film étonnant. Pourtant, quoi de plus classique qu’un film historique en costumes, qu’une histoire de meurtres en série, qu’une lente descente vers la folie ou que la quête de la jeunesse éternelle ? Pas grand chose, mais les trois ensemble l’est déjà beaucoup moins. La Comtesse nous raconte donc une histoire qu’on n’a pas l’habitude d’entendre, ce qui en fait déjà un film digne d’intérêt.

De plus, pour La Comtesse, la forme est elle aussi particulièrement soignée. Rien d’extraordinaire, mais une caméra élégante, un sens de la narration et des costumes et des décors magnifiques. Julie Delpy a donc vraiment l’âme d’une réalisatrice et on peut regretter qu’elle n’ait pas franchi le pas plus tôt (même si personnellement, j’ai détesté 2 Days in Paris, son premier film) . Elle a pris un risque audacieux en s’attaquant à cette histoire qu’elle a mise en scène de main de maître, sans génie, mais avec un réel talent et une classe indéniable.

lacomtesseMais un des plus grands mérites de Julie Delpy reste la manière dont elle s’est elle-même dirigée. J’avoue que c’est une actrice qui m’a toujours laissé relativement indifférent… D’un point de vue artistique évidemment ! Dans la Comtesse, elle est cette fois-ci remarquable, étonnamment remarquable. Evidemment, écrire un scénario pour soi-même et se diriger doit aider à se sentir bien dans un rôle. Mais tout de même, cela peut aussi aboutir à un plantage dans les grandes largeurs. Cela confirme donc que Julie Delpy possède sans doute des talents qui ont été considérablement sous-exploités jusqu’à présent.

A ses côtés, un casting très européen avec Daniel Brühl, monsieur Goodbye Lenin. Bon depuis, on l’a vu dans des dizaines de films, mais c’est vrai qu’on pense tout de suite à ce film en le voyant. Mais on pense surtout qu’il est un acteur particulièrement talentueux, même si son visage poupin nuit parfois à sa crédibilité. A l’affiche également, Anamaria Marinca, l’actrice roumaine découverte dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours et qu’on a vu récemment dans la révélation qui devient peu à peu une valeur sûre du cinéma du Vieux Continent. Enfin, William Hurt vient compléter cette distribution prestigieuse. Bon, ok, ce dernier est américain, mais on ne va pas chipoter !

La Contesse n’est pas forcément du grand cinéma. Mais il constitue une œuvre suffisamment originale pour valoir le coup d’être vue.

Fiche technique :
Production : BloodWorks, X Filme Creative Pool, Polaris Film, Social Capital, Tempête sous un crâne, Tuffin Entertainment, Celluloïd
Distribution : Bac films
Réalisation : Julie Delpy
Scénario : Julie Delpy
Montage : Andrew Bird
Photo : Martin Ruhe
Décors : Hubert Pouille
Musique : Julie Delpy
Costumes : Pierre-Yves Gayraud
Directeur artistique : Astrid Poeschke
Durée : 94 mn

Casting :
Julie Delpy : Elizabeth Bathory
Anamaria Marinca : Anna Darvulia
Daniel Brühl : Istvan Thurzo
William Hurt : Gyorgy Thurzo
Vizakna Sebastian Blomberg : Dominic
Anna Maria Mühe : Bertha 

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