C’EST BEAU UN MONDE QUI JOUE

coupedumonde2010Demain commence un moment à part. Un moment qui revient tous les quatre ans pour un bon mois. Un mois d’émotions, de spectacle, de souvenirs à jamais gravés. Un mois de cris, de pleurs, de tremblement, d’espoirs, de déceptions, et surtout et avant tout de joie. Un mois pendant lequel le reste du monde s’arrête quelque peu de tourner pour laisser place au plaisir infantile, mais si humain, si pur, du jeu. Demain commence la Coupe du Monde de football.

J’aime le football passionnément, comme j’aime le cinéma. Si je devais choisir l’un ou l’autre, ce serait le pire des déchirements. Ils sont à la fois très différents, mais aussi terriblement similaires. Ils ont tous les deux leurs héros, leurs mythes, leurs gentils, leurs méchants, leurs drames et leurs happy-ends. Ce sont deux spectacles dont les acteurs maîtrisent leur gestuelle pour transmettre une émotion. Ce sont surtout deux vecteurs de rêve et d’évasion à nul autre pareil.

Il n’y a rien de plus universel que le football. Partout dans le monde, même dans les coins les plus reculés, vous pouvez parler football. Qu’importe alors les différences culturels, la barrière de la langue, vous parlerez alors le même langage. Pendant un mois, l’humanité entière va se retrouver autour d’un poste de télé ou de radio pour célébrer cette Coupe du Monde, la première sur le continent africain. Le ballon de football est rond, comme l’est notre monde.

Alors évidemment, il ne tourne pas toujours si rond que ça. Il y’a naturellement tous les intéressés pour faire fructifier sous forme d’espèces sonnantes et trébuchantes l’enthousiasme innocent des amateurs de football. Bien sûr, il y’a tous ceux qui transforment cette enthousiasme en une haine et une violence qui n’a parfois pas de limite. Mais tout cela n’est qu’une goutte d’eau au milieu de l’océan des millions de matchs qui se déroulent chaque week-end pour le simple amour du jeu. Une goutte d’eau grossie à l’infini par la loupe médiatique qui ne fera jamais sa une sur le match entre copains, poteaux de but en blouson, où le père qui emmène son fils pour la première fois au stade.

Le monde entier se retrouvera donc en Afrique du Sud. Enfin presque, 32 nations sur les 200 que compte notre planète. Mais aucune compétition ne rassemble une telle diversité pour un même jeu. L’athlétisme est le seul sport qui peut se targuer d’un tel universalisme, mais cela n’est déjà plus vrai si on le considère épreuve par épreuve. Il faut peu de chose pour jouer au football. Même le ballon n’est pas un dispensable, une canette vide peut faire l’affaire. Qu’on soit riche ou pauvre, qu’on soit deux ou cinquante, qu’on soit petit ou grand, qu’on soit noir ou blanc, on peut jouer au football où que l’on soit. C’est ce qui fait la force du football et explique l’amour irrationnel que l’humanité lui porte.

Demain commence la Coupe du Monde de football. Alors oui peut-être que je maudirais quelques Italiens, que je jalouserais les Espagnols, que je souhaiterais bien du mal aux Anglais, tranchant avec le discours de fraternité universelle que j’ai l’air de tenir. Comme les meilleurs films, le football a besoin de quelques méchants et l’enthousiasme aidant, on se retrouve souvent à renier ses beaux principes et ses belles postures intellectuelles. Mais ce n’est qu’un jeu, alors une fois le spectacle terminé, on sort et on reprend une activité normale.

Demain commence la Coupe du Monde de football. Que le spectacle soit beau ! Que la fête soit belle ! Que le meilleur gagne…ou à défaut la France !

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