ONCLE BOONMEE (CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTERIEURES) : Une autre idée du vide

onclebonmeeafficheJe l’ai voulu, je l’ai eu, je n’ai donc pas à me plaindre. En allant voir la dernière Palme d’Or, Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures), je savais à quoi je m’exposais… Et bien, je n’ai pas été déçu. Les critiques sont pour le moins divisées au sujet de ce film, on trouve ça génial ou on déteste. Personnellement, j’ai rarement été plongé dans un tel ennui au cinéma.

Oncle Boonmee souffre d’une insuffisance rénale et sent que sa fin est proche. La mort qui vient entraîne avec elle quelques fantômes et le souvenir de ses vies antérieures.

Les amateurs les plus enthousiastes de Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) pourront s’écrier que c’est encore meilleur que du David Lynch. Il est vrai que le cinéma de Apichatpong Weerasethakul y fait penser. Enfin, à une différence près. Il y’a dans les presque deux heures de ce film autant que dans vingt minutes d’un film du réalisateur américain. Bref, on dépasse largement la frontière du supportable. Certes, je ne suis à la base un grand fan du cinéma contemplatif, mais je peux l’apprécier quand il est beau et poétique. Mais il faudrait déjà qu’il y’ait quelque chose à contempler, ce qui n’est pas le cas ici.

Franchement, je me demande vraiment ce qui a pris au jury du Festival de Cannes de récompenser cette merde. Autant je me suis ennuyé devant Poetry, mais je reconnais que c’est un avis personnel qui vient du fait que l’histoire ne m’a pas touché et que je n’y suis jamais vraiment rentré, alors que ce fut le cas de très nombreux spectateurs enthousiastes. Mais là, cela dépasse mon entendement. Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) est juste ennuyeux, vide, sans intérêt, même pas beau. Il y’a peut-être un sens caché que je n’ai pas saisi, mais j’en doute fort.

onclebonmeeAprès, c’est sûr que vous verrez dans Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) des choses que vous n’avez pas l’habitude de voir ailleurs. Il vous permettra notamment de voir une femme faire l’amour avec un poisson-chat qui parle. Oui, vous pouvez relire cette phrase et la prendre au premier degré. C’est bien ce qui se passe dans ce film, dans le seul moment qui, par sa bizarrerie, allumerait presque une lueur d’intérêt dans l’œil du spectateur étonné sur le coup. Mais bon, quant à un trouver un sens et un rapport avec le reste du film, là, c’est une toute autre histoire.

Juger les acteurs qui peuplent Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) est du coup assez difficile. Quand on a rien à jouer, c’est un tantinet difficile de briller. Pourtant, pour être un peu positif et ne pas avoir l’air de lui jeter la pierre, on pourra tout de même saluer la performance de Thanapat Saisaymar, dans le rôle titre, qui malgré tout dégage un certain charisme et un réel talent.

Bon, ma critique de Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) sera courte. A la fois, même si c’est quelque chose que je sais bien faire, il est difficile de parler de rien.

Fiche technique :
Production : Illuminations Films, Kick the Machine, Illuminations Film Past Lives, Anne Sanders Films, The Match Factory, Eddie Saeta
Réalisation : Apitchapong Weerasethakul
Scénario : Apitchapong Weerasethakul
Montage : Lee Chatametikool
Photo : Sayombhu Mukdeeprom, Yukontorn Mingmongkon, Charin Pengpanich
Décors : Akkarat Homlaor
Distribution : Pyramide distribution
Musique : Koichi Shimizu
Durée : 114 mn

Casting :
Thanapat Saisaymar : Boonmee
Jenjira Pongpas : Jen
Sakda Kaewbuadee : Tong
Natthakarn Aphaiwonk : Huay, le fantôme de la femme
Geerasak Kulhong : Boonsong, le fils homme-singe
Samud Kugasang : Jaai, l’ouvrier en chef laotien
Wallapa Mongkolprasert : la Princesse

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