LES RUNAWAYS : Moyennement rock’n’roll

lesrunawaysafficheLe biopic musical est devenu un genre cinématographique à part entière ces dernières années. Il faut dire que les rock-stars ont souvent une existence suffisamment épique pour valoir le coup d’être portée à l’écran. C’est au tour des Runaways, le premier groupe de Joan Jett, de faire l’objet d’un long métrage. Ma méconnaissance de leur histoire ne m’aurait jamais donné l’idée d’en faire un film… et ça n’aurait pas été forcément plus mal.

Les jeunes Joan Jett et Cherie Currie ont à peine 15 ans quand elles croisent Kim Fowley, producteur de rock, avec qui elles vont créer les Runaways, un groupe provoquant qui connaîtra vite un succès phénoménal. Mais en pleine adolescence, ces deux jeunes rebelles sont elles prêtes à vivre un telle aventure.

Les Runaways m’aura au moins appris que Joan Jett avait eu une vie avant d’aimer le rock’n’roll. C’est déjà bien, mais pas tout à fait suffisant pour faire un film. En fait, Flora Sigismondi axe surtout l’intrigue sur le « couple » Joan Jett – Cherie Currie. Le reste n’est qu’anecdotes qui intéresseront néanmoins tous ceux qui souhaitent mieux connaître l’histoire du rock. Malheureusement, le récit de cette relation ambiguë et forte, au milieu du succès, de la drogue et de la musique, ne passionne jamais vraiment. Du coup, c’est tout le film qui ne déchaîne guère l’enthousiasme.

Les Runaways est sauvé par la musique. Comme dans de nombreux film du genre, celui-là laisse une large place à la découverte des morceaux composés par le groupe. Il n’y a pas de longue scène purement musicale, mais les œuvres du groupe sont omniprésentes. L’énergie de leur musique vient donc largement compenser la relative indifférence qu’inspire le scénario. Mais bon du coup, au lieu de dépenser le prix du ticket de cinéma, vaut mieux carrément investir dans un de leurs albums, même si c’est toujours agréable de mieux connaître l’histoire d’une musique pour mieux l’apprécier.

lesrunawaysUn autre élément qui sauve les Runaways est la performance de ses deux actrices principales, Kristen Stewart et Dakota Fanning. La première a été révélée très jeune par le film Panic Room, avant de décrocher le premier rôle dans la saga Twilight. La seconde a débuté en jouant le rôle d’Ally McBeal à l’âge de 5 ans avant d’elle aussi jouer dans Twilight. En tout cas, elles tiennent là deux beaux rôles de composition dont elles s’acquittent avec brio et talent. On retrouve là une opposition classique blonde contre brune, introvertie contre délurée… Elles apportent cependant surtout une touche d’ambiguïté et de sensualité un peu dérangeante pour des personnages censés avoir 15 ans. Mais c’est bien tout l’intérêt et l’épaisseur de ses personnages à la fois familiers (enfin surtout Joan Jett pour ma part), attachants et intrigants.

La réalisation de Flora Sigismondi est elle aussi non dénuée de qualités. C’est encore dans la sensualité que les Runaways se distinguent avec une scène particulièrement élégante et troublante, sans être une seule seconde vulgaire. L’expression sexe, drogue et rock’n’roll prend ici tout son sens et le scénario nous compte tout autant le succès de ces jeunes filles que leur dérive. Mais jamais, la réalisatrice ne tombe dans un spectaculaire trash qui n’aurait pas du tout été de bon aloi.

Les Runaways est donc un film doté de qualités non négligeables, mais gâchées par un scénario un peu trop faible et trop peu emballant.

Fiche technique :
Titre original : The Runaways
Réalisation : Floria Sigismondi
Scénario : Floria Sigismondi, d’après l’autobiographie de Cherie Currie
Photographie : Benoît Debie
Montage : Richard Chew
Décors : Eugenio Caballero
Costumes : Carol Beadle
Production : Art Linson, John Linson et William Pohlad
Co-production : David Grace
Production exécutive : Joan Jett, Kenny Laguna et Brian Young
Production associée : Jonathan Sanford et Sabrina Sipantzi
Société de production : River Road Entertainment, Linson Entertainment, Road Rebel et Runaway Productions
Pays d’origine : États-Unis
Format : Couleurs – 2,35:1 – Super 16 – Dolby Digital
Durée : 109 minutes

Casting :
Kristen Stewart : Joan Jett
Dakota Fanning : Cherie Currie
Scout Taylor-Compton : Lita Ford
Stella Maeve : Sandy West
Alia Shawkat : Robin
Michael Shannon : Kim Fowley
Tatum O’Neal : mère de Cherie
Johnny Lewis : Scottie  

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