THE AMERICAN : Tueur à gage et paysages

theamericanafficheIl y’a des films ressemblant à des cartes postales, où le décor de fond compte presque autant que l’histoire qui est racontée. Evidemment, il y’a les Paris ou New York I Love You, qui sont carrément des hommages à un lieu. Mais il y’a surtout beaucoup de films où le réalisateur prend un malin plaisir à s’attarder sur les paysages magnifiques dans lequel ses protagonistes évoluent. Et quand il s’agit de George Clooney dans le décor splendide des Abruzzes, on obtient un bien beau film, The American.

Tueur à gage au vert au fin fond de la Suède, Jack semble couler des jours paisibles dans les bras d’une femme magnifique. Mais son passé le rattrape et surtout deux assassins. L’affrontement tourne au drame et il est obligé de partir pour Rome, où son employeur habituel l’envoie se cacher dans un petit village des Abruzzes. Et lui propose un nouveau contrat. Le dernier ?

Si pour vous film de « gangster » rime avec rythme d’enfer, fusillades à tout va, action échevelée, passez tout de suite votre chemin. The American est un film tranquille, parfois limite contemplatif. Il ne souffre pas de l’absence d’intrigue, simplement cette dernière prend son temps. Un peu comme mon père raconte une histoire… ce qui ne l’empêche pas de le faire très bien. Ce film a quelque chose d’asiatique dans sa narration. Et non, ce n’est pas un gros mot !

Bon, certains diront tout de même que tout ça sert surtout à nous montrer George Clooney sous toutes les coutures, encore et encore. Il est vrai que The American est un film portrait et donc, tout est axé sur son personnage principal, ses faits et gestes et ses interrogations. Donc, entre deux plans sur les montagnes des Abruzzes, il occupe l’écran 90% du temps. Mais voilà, c’est George Clooney alors ce n’est pas si gênant, on ne s’en lasse pas. Un George Clooney version film sérieux, c’est à dire avec zéro grimace, mais juste un charisme incroyable. Bon, je trouve qu’il sous-joue un tantinet. Il occupe donc l’écran, mais sans cabotinage.

theamericanL’aspect carte postale n’est peut-être qu’un gadget, mais pose une question qui divise tous les cinéphiles depuis des siècles (oui bon, ok, depuis 115 grand maximum) : de belles images suffisent-elles à faire un bon film ? Je suis plutôt partisan du non, mais je dois admettre que cela peut apporte néanmoins un vrai plus à une production qui possède d’autres qualités par ailleurs. C’est le cas de The American où les plans sur les paysages sont un petit régal pour les yeux.

Au final, The American ne révolutionnera pas le cinéma. Le thème du tueur qui pense à se ranger des voitures est archi-classique. Simplement, avec George Clooney et des paysages magnifiques, cela donne une nouvelle déclinaison du sujet qui se laisse regarder avec plaisir et je dirais avec une certaine sérénité. Un film qui n’agresse pas, où même la violence est reposante.

The American n’est donc pas le rôle le plus marquant pour un George Clooney, que l’on a cependant toujours plaisir à retrouver. Quand je serai grand, je veux faire George Clooney !

Fiche technique :
Production : Focus Features, Goldcrest Post production London, Greenlit Rights, Smoke House, This is That Productions
Distribution : Mars distribution
Réalisation : Anton Corbijn
Scénario : Rowan Joffe, d’après le roman de Martin Booth
Montage : Andrew Hulme
Photo : Martin Ruhe
Décors : Mark Digby
Musique : Herbert Grönemeyer
Durée : 105 mn

Casting :
George Clooney : Jack, Edward
Irina Björklund : Ingrid
Lars Hjelm : le chasseur
Johan Leysen : Pavel
Thekla Reuten : Mathilde
Samuli Vauramo : le jeune suédois
Violante Placido : Clara
Filippo Timi : Fabio

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