THE HUNGRY SAW (Tindersticks) : Bashung anglais épuré

hungrysawthetindersticksAlain Bashung n’est pas tout à fait mort. En tout cas, son clone vocal est encore vivant, il s’agit de Stuart Staples, le chanteur de Tindersticks. Un groupe anglais qui s’est reformé à l’occasion de l’enregistrement de cet album, Hungry Saw, après un exil de plusieurs années de son leader…en Creuse, où il a fondé son propre studio d’enregistrement, le Chien Chanceux. Ca ne s’invente pas.

Tindersticks est en fait un trio, fondé au début des années 90 à Nottingham. Pratiquant plutôt la ballade mélancolique, ils offrent une musique plutôt épurée… Voire très épurée, du moins sur certains titres de Hungry Saw. La voix se pose une instrumentation très simple, à la guitare, au piano, parfois quelques violons. Le mixage laisse la voix largement dominer l’accompagnement et cela donne parfois l’impression d’entendre un artiste solo plutôt qu’un groupe.

Heureusement, la voix de Stuart Stamples se suffit largement à elle-même. Enfin presque toujours. Comme je l’ai dit, elle ressemble fortement à celle de notre regretté Alain Bashung. Bon par contre, musicalement les univers sont très différents, alors pas sûr que les fans de Bashung doivent forcément se ruer sur Hungry Saw. En tout cas, il y’a un vrai intérêt vocal chez les Tindersticks et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’essayent pas de masquer une certaine médiocrité à ce niveau par une musique trop envahissante.

Au final, Hungry Saw nous livre quelques très beaux moments de grâce musicale. Mais sans vraiment se ressembler, tous le titres sont un peu jouer sur le même ton mélancolique et le principe de l’instrumentation épurée a lui aussi ses limites. Sans dire que l’on se lasse au fur et à mesure des plages, en tout cas, la magie décline un peu et on commence à jeter une oreille plus critique sur les morceaux qui s’enchaînent. Au final, on est heureux de tomber sur un titre plus « élaboré », Boobar Come Back To Me, qui constitue peut-être le meilleur de cet album. En tout cas, c’est celui qui sort le plus du lot.

Hungry Saw est donc un album plutôt bon, mais qui a ses limites. Par contre, il constitue incontestablement un vrai beau moment de détente, de sérénité et de calme musicaux. Sans forcément nous transporter et nous bouleverser d’émotion, il nous offre assez de belles mélodies pour valoir le coup d’être écouté. Peut-être pas passé en boucle, mais mis sur la platine en cas d’envie d’ambiance reposante.

Hungry Saw des Tindersticks n’est donc pas été pour moi la révélation du siècle, mais quelques plages vraiment envoûtantes lui confèrent un charme indéniable.

Voyons maintenant de plus près les titres de cet album :

1.: Introduction
Un petit solo de piano pour commencer.

2.: Yesterday’s Tomorrow
La voix démarre, la ressemblance avec Bashung saute tout de suite aux oreilles. Un titre à l’instrumentation simple, mais suffisante.

3.: Flicker Of A Little Girl
Une jolie ballade mélodique.

4.: Come Feel The Sun
Une ballade mélancolique au piano et violon. Belle et envoûtante.

5.: E Type
Un titre quasi instrumental, avec juste une voix qui murmure. Pas très intéressant.

6.: Other Side Of The World
La voix prend nettement le pas sur l’instrumentation. Encore une fois, épuré mais efficace.

7.: Organist Entertains
Un nouvel instrumental, assez joli, qui marque une petite pause.

8.: Hungry Saw
Un titre plus rythmé, mais très sympathique.

9.: Mother Dear
La voix est ici grave et murmurée presque a capella. Epuré à l’extrême, peut-être trop…

10.: Boobar Come Back To Me
Une ballade folk classique, mais splendide.

11.: All The Love
Encore une ballade un rien minimaliste. Mais la voix ne suffit pas toujours.

12.: Turns We Took
Une ballade pop classique, mais où la voix apporte un vrai plus.

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