MAGIC SIGN (Martin Courtney), GEMINI RIGHTS (Steve Lacy), THE BIBLE (Lambchop) : La rédemption est encore loin

Magic Sign de Martin Courtney : Sans imagination

Magic Sign de Martin CourtneyOn commence avec un artiste américain, Martin Courtney, et son album Magic Sign, sorti en 2022. Il s’agit de son deuxième album solo, étant par ailleurs le chanteur du groupe The Real Estate. Il nous y livre une musique pop sucrée, un rien évaporée. Le résultat est sympathique et maîtrisé, mais manque quand même d’épaisseur et d’originalité. Cela ressemble parfois aux Beach Boys, l’imagination en moins. Cela reste cependant facile à écouter, agréable et plaisant.

Gemini Rights de Steve Lacy : Intrigant

Gemini Rights de Steve LacyOn reste aux États-Unis avec Steve Lacy, qui signe avec Gemini Rights le deuxième album de sa carrière. Il apparaît tout d’abord comme une sorte de crooner à la voix très aiguë. Cela produit une impression étrange, ne sachant pas bien si on aime ou si on déteste. La suite est plus pop, assez fraîche et la voix revient à des hauteurs plus raisonnables. Mais il y a quelque chose dans sa musique qui ne met jamais tout à fait à l’aise. Ceci conduit l’auditeur à y prêter attention. Surtout que le tout offre beaucoup de variété, de maîtrise et de conviction. Pas toujours facile de savoir quoi en penser mais en tout cas, ça ne laisse pas indifférent. Et c’est déjà beaucoup.

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FOREVERANDEVERNOMORE (Brian Eno), SONGS FROM A STOLEN GUITAR (Simon Joyner), WHEN THE WIND FORGET YOUR NAME (Built to Split) : Douceur dans la grisaille

ForeverAndEverNoMore (Brian Eno) : Lénifiant

ForeverAndEverNoMore de Brian EnoBrian Eno, 75 ans au compteur, est avant tout connu pour avoir être l’arrangeur d’albums mythiques de David Bowie ou de U2. Mais c’est aussi un musicien à la carrière très riche. ForeverAndEverNoMore, sorti en 2022, est environ son 70ème album en 6 décennies. On y découvre sa voix intrigante après une entrée en matière évaporée, dans une ambiance quasi ésotérique. Mais très vite, on se demande quand tout cela va enfin décoller. Comme ça ce ne vient pas, on commence à vraiment s’ennuyer, surtout qu’aucun titre ne vient casser le rythme ou l’ambiance. Au final, tout cela se montre particulièrement lénifiant et assez peu digne d’intérêt.

Songs From a Stolen Guitar (Simon Joyner) : Intimiste

Songs from a Stolen Guitar de Simon JoynerOn poursuit avec l’Américain Simon Joyner que j’avais découvert avec son album précédent, Pocket Moon. Il revient avec Songs From a Stolen Guitar qui s’ouvre sur une douce ballade. Sa voix relativement originale affiche de personnalité. C’est tant mieux car il se repose beaucoup sur elle. Cela fonctionne car elle transmet beaucoup d’émotions. L’album est homogène, mais pas monotone. L’ambiance y est très intimiste. On regrettera juste les quelques moments où il pousse un peu trop sa voix et où elle perd du coup beaucoup de son charme.

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ALLUVIUM (C Duncan), THE CAR (Artic Monkeys), ULTRAVIOLET BATTLE HYMNS AND TRUE CONFESSIONS (The Dream Syndicate) : Montez à bord !

Alluvium de C Duncan : talent inexploité

Alluvium de C DuncanChristopher Duncan, C Duncan pour son nom d’artiste est écossais et a signé en 2022 l’album Alluvium. Il nous plonge dans une ambiance évaporée aux accents psychédéliques. Le résultat est plutôt frais, mais pas forcément emballant. Sa voix est un peu trop haute perchée pour avoir un réel impact. C’est solide et maîtrisée, mais reste au stade la musique pop gentillette. Finalement, on se dit qu’il ne fait tout ce qu’il pourrait faire d’un talent incontestable. Surtout que les quelques moments où il redescend sa voix et la pose donnent un résultat bien meilleur.

The Car (Artic Monkeys) : Artic crooner

The Car de Artic MonkeysOn reste en Grande-Bretagne pour retrouver le 7ème album d’Artic Monkeys, intitulé The Car. L’entrée en matière façon crooner est surprenante, très différent de Tranquility Base Hotel & Casino, leur précédent. Mais donne le ton de la suite. On enchaîne avec un rock aux accents très groovy. Globalement, les titres, dans toute leur diversité, se caractérisent par une grande douceur et une maîtrise qui donnent un résultat réellement envoûtant. Cet album presque acoustique transmet beaucoup d’émotions. On sent parfois que l’envie de revenir vers un univers plus rock les titille, mais ils gardent leur ligne pour nous offrir un album excellent jusqu’au bout.

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HOME, BEFORE AND AFTER (Regina Spektor), FEAR FEAR (Working’s Men Club), LAST NIGHT IN THE BITTERSWEET (Paolo Nutini) : Valeurs sûres

Home, Before and After de Regina Spektor : Magie de la voix

Home, Before and After de Regina SpektorOn débute avec une artiste que j’adore, Regina Spektor, américaine d’origine russe. J’avais déjà apprécié pleinement ses albums précédents : What We Saw From the Cheap Seats et Remember Us to Life. Home, Before and After, sorti en 2022, ne m’aura pas déçu non plus. La magie opère dès les premières secondes. On est envoûté par sa voix et la douceur qui s’en dégage, même dans certains titres plus chaotique. L’album propose une vraie variété. Le résultat est solide, mais malgré tout inégal. Le positif domine néanmoins largement. On retiendra notamment le titre What Might’ve Been.

Fear Fear de Woking’s Men Club : Insupportable

Fear Fear de Working's Men ClubOn poursuit avec les Anglais de Working’s Men Club et leur album Fear Fear. Dès les premières minutes, leur musique électro se montre criarde et, disons le clairement, insupportable. La voix prend des sonorités des années 80, mais sonne comme une mauvaise imitation. Le ton est parfois sombre, mais en tout cas, jamais harmonieux. Les sonorités cassent les oreilles par leurs constances dans le registre pénible. Une version de luxe existe qui rajoute quelques remixes sans intérêt.

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WE’VE BEEN GOING ABOUT THIS ALL WRONG (Shanon Van Etten), CRUEL COUNTRY (Wilco), A BIT OF PREVIOUS (Belle and Sebastian) : Pour se poser

We’ve Been Going About This All Wrong (Shanon Van Etten) : Ambition vs talent

We've Been Going About This All Wrong de Shanon Van EttenOn débute cet avis musical avec l’Américaine Shanon Van Etten et son album We’ve Been Going About This All Wrong, sorti en 2022. Il nous permet d’entrer dans son univers en douceur. Mais on tique un peu en entendant sa voix haut perchée, pas totalement agréable. Elle nous livre une musique pop posée, ponctuée de quelques envolées mélodiques. Si ce n’est ce petit problème de voix, ce n’est pas désagréable du tout. Mais l’artiste ne possède pas tout à fait le talent à la hauteur de son ambition. Elle fait preuve de maîtrise et de solidité certes, mais le résultat est tout juste propre. Trop propre.

Cruel Country (Wilco) : Country intimiste

Cruel Country de WilcoOn poursuit avec Wilco, un groupe habitué de ces pages, puisque c’est le cinquième album dont je parle ici. Cruel Country est leur douzième. J’ai d’ailleurs raté le précédent, Ode to Joy, sorti entre temps depuis Schmilco en 2016. Mais revenons à celui qui nous intéresse aujourd’hui. On y retrouve leur country intimiste, qui est ici particulièrement épurée. La voix de Jeff Tweedy (dont je parle aussi souvent des albums) se montre séduisante, à la fois claire et profonde. Ils font preuve comme toujours d’une belle maîtrise et d’une vraie conviction. Tout coule avec douceur. Sans aspérité. On peut d’ailleurs se demande si c’est un mal ou un bien car l’intérêt de l’auditeur s’efface quelque peu avec le temps. Il faut dire que l’album ne compte pas moins de 21 titres.

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STOLEN TIME (Abigail Lapell), TURN IT ON ! (Romero), EYEYE (Lykke Li) : Plaisir mesuré

Stolen Time (Abigail Lapell) : Douceur intime

Stolen Time d'Abigail LapellOn commence cet billet avec une chanteuse de folk canadienne, Abigail Lapell et son album Stolen Time, sorti en 2022. Sa voix douce nous accueille dans un murmure délicieux. L’ambiance est particulièrement intimiste et le chant parfaitement maîtrisé. Elle parvient à allier douceur et mordant avec une qualité constante. Le résultat est très agréable, même s’il finit néanmoins par tourner quelque peu en rond. On notera notamment une très jolie reprise de Biding Lights.

Turn It On ! (Romero) : Blondie survitaminée

Turn It On ! de RomeroOn part ensuite en Australie à la rencontre du groupe Romero. Avec Turn It On !, il nous plonge dans une ambiance très rock, même si certains titres ont des accents très pop. Avec la voix féminine d’Alanna Oliver, cela ressemble à Blondie survitaminée. Le résultat est très sympathique, conciliant énergie et maîtrise, sans jamais baisser en qualité. On ne crie pas au génie, mais le groupe met ce qu’il faut de conviction pour nous entraîner avec eux, en partageant même un rien d’enthousiasme.

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WHEN IT COMES (Dana Gavanski), A LIGHT FOR ATTRACTING ATTENTION (The Smile), BROKEN EQUIPMENT (Bodega) : En toute transparence

When it Comes (Dana Gavanski) : Potentiel inexploité

When it Comes de Dana GavanskiLa première partie de cet avis nous emmène au Canada pour découvrir Dana Gavanski et son deuxième album When it Comes, sorti en 2022. Le potentiel de sa voix se fait tout de suite sentir. Mais la mélodie lancinante et un rien aigrelette qui l’accompagne nous laisse quelque peu circonspect. Malheureusement, le potentiel ne se concrétise jamais vraiment. La douceur domine, mais elle n’est pas accompagnée d’une réelle harmonie. Le résultat n’est jamais enchanteur. Certaines instrumentations se révèlent même plutôt horripilante. L’album tourne vraiment en rond.

A Light for Attracting Attention : Restez groupés !

A Light for Attracting Attention de The SmileThe Smile est un groupe anglais formé par deux membres habituels de Radiohead. Il signe avec A Light for Attracting Attention un album pas du tout à la hauteur de leur groupe d’origine. La voix de Thom Yorke est rendue tristounette et fantomatique par un effet loin du micro désastreux. Même quand la musique se fait plus rock, aucune énergie n’est transmise. Le résultat est vraiment transparent. Quand il monte dans les aigus, sa voix devient même quasi insupportable. On pourrait simplement qualifier leur musique d’évaporée, mais elle s’apparente surtout à un grand vide.

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DIASPORA PROBLEMS (Soul Glo), INSIDE PROBLEMS (Andrew Bird), BIG TIME (Angel Olsen) : Constance dans la qualité

Diaspora Problems (Soul Glo) : Mauvaise caricature

Diaspora Problems de Soul GloOn commence avec un groupe très rock, les Américains de Soul Glo et leur album Diaspora Problems, sorti en 2022. Malheureusement, l’excès de rock fait que le chant ressemble plutôt à un hurlement. Vomir dans le micro serait un terme approprié. Alors, certes, c’est énergique. Mais absolument pas entraînant. Parfois, on se demande s’il ne s’agit pas d’une parodie. Mais une parodie insupportable, même pas drôle. Aucun titre ne parvient à se démarquer et à sauver l’ensemble.

Inside Problems (Andrew Bird) : Ruptures surprise

Inside Problems d'Andrew BirdOn enchaîne avec l’Américain Andrew Bird, que j’avais découvert à travers Noble Beast, dont la voix très claire interpelle immédiatement à l’entame de Inside Problems. Elle se pose sur des instrumentations jazzy, le plus souvent dans la douceur, le tout formant une belle harmonie, malgré le côté asynchrone des deux éléments. Les mélodies sont ponctuées de ruptures de rythme surprenantes. Il fait preuve au final d’une belle maîtrise et d’une vraie classe. La qualité est constante, le résultat très agréable.

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WET LEG (Wet Leg), SKINTY FIA (Fontaines D.C.), GROWING UP (The Lindas Lindas) : Punk au féminin

Wet Leg de Wet Leg : Basique mais efficace

On démarre avec les Britanniques de Wet Leg et leur premier album, tout simplement intitulé Wet Leg, sorti en 2022. Un duo féminin pour une musique électro-rock assez directe, où les introductions sont parfois en option. Les voix sont parfois un rien aigrelettes, mais dès qu’elles se posent un peu pour prendre de la profondeur, elles ont immédiatement plus d’impact. Elles font preuve d’énergie et de conviction. C’est certes un peu basique, mais très efficace. Et surtout suffisamment varié pour que l’on prenne plaisir à découvrir cet album d’une qualité constante.

Skinty Fia de The Fontaine D.C. : Toujours pas ça

Skinty Fia de Fontaine D.C.Skinty Fia est le troisième album du groupe irlandais Fontaine D.C. que j’évoque dans ces pages. Dogrel m’avait profondément déplu, A Hero’s Death ne m’avait convaincu qu’à moitié. Celui-ci m’a encore une fois laissé sur ma faim. Cela début assez mal dans une ambiance sombre et évaporée, presque mystique, avec un rythme lent. Une des voix est franchement pénible pour un résultat répétitif et criard. Puis l’album monte en puissance. Les titres sont plus posés, mais ne parviennent jamais à vraiment embarquer l’auditeur avec lui. Quelques titres plus pop, plus légers finissent quand même par nous ravir. Globalement, le résultat est solide artistiquement, mais assez transparent.

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ARCHIVE MATERIAL (Silverback), YOU BELONG THERE (Daniel Rossen), AMEN (Get Well Soon): Voyage dans le temps

Archive Material (Silverback) : Sympathique mais limité

Archive Material de SilverbackOn commence par le deuxième album d’un groupe peu connu (qui n’a même pas de page Wikipédia), à savoir Archive Material des britanniques de Silverback. Celui-ci, sorti en 2022, commence de manière assez directe. Cela semble quelque peu bordélique, mais ça possède quelque chose de réjouissant. Les titres où se fait entendre la voix féminine sont les plus accrocheurs. Le reste est assez inégal et reste toujours relativement basique. L’énergie rend le tout assez sympathique, même si cela touche assez vite ses limites.

You Belong There (David Rossen) : Sans fioriture

You Belong There Daniel RossenAutre découverte, Daniel Rossen, un américain qui signe avec You Belong There, un premier album solo, après une carrière avec un groupe appelé Grizzly Bear. Les sonorités nous ramènent à la fin des années 60. Le résultat est propre, maîtrisé et interprété avec conviction. Le tout est sans fioriture, mais du coup sans vraiment de raison de s’enthousiasmer. Surtout que l’album perd de sa consistance peu à peu. Les hésitations deviennent plus prégnantes, même s’il reste tout de même globalement assez agréable.

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