DATE LIMITE : Du rire crescendo

datelimiteafficheLe duo comique formé d’un maladroit collant et d’un stressé sûr de lui est presque aussi vieux au cinéma que le cinéma lui-même. Au début, l’un déteste l’autre, mais au final, ils terminent super amis. Le schéma est connu, classique et sans surprise, mais quand ça fonctionne bien, ça continue d’offrir de très bons moments de détente et de rire. Voici, un nouvel exemple avec Date Limite, de Todd Philipps, qui nous avait fait mourir de rire il y’a un an avec son Very Bad Trip.

Peter Highman est pressé de rentré à Los Angeles car sa femme doit accoucher d’ici quelques jours. Malheureusement, il croise à l’aéroport Ethan Tremblay, aussi collant que maladroit. Suite à un quiproquo, ils se retrouvent tous les deux interdits de vol et se voient contraints de faire la longue route ensemble.
 
En fait, Date Limite est moins focalisé sur l’humour et plus sur les personnages, leurs relations, leurs états d’âmes, leur philosophie. On n’ira pas jusqu’à parler de réelle profondeur, mais le réalisateur cherche clairement à nous faire réellement connaître ses personnages et à faire naître l’attachement chez le spectateur. Sauf que cela reste relativement basique et ne présente pas de réel intérêt. Ou du moins, pas un intérêt à la hauteur du temps qui est consacré à cet aspect.

Heureusement, Date Limite va crescendo dans l’humour. Cet aspect-là prend de plus en plus de place au fil des minutes. Et c’est vraiment tant mieux, car à ce niveau-là, Todd Philipps possède un talent rare. Certes, cela reste cantonné au premier degré, mais cela fonctionne tellement bien que l’on ne voit pas pourquoi il chercherait à faire plus subtil. La dernière demi-heure est vrai bon moment d’humour intense qui vous fait rire à gorge déployée. Elle permet surtout de rester sur une très bonne impression et d’oublier un peu le début quelque peu poussif.

datelimiteDate Limite, comme tout film de ce type, repose énormément sur ses deux acteurs principaux. Et là encore, le bilan n’est pas homogène. En effet, Robert Downey Jr se contente vraiment du minimum, usant et abusant de son charme naturel, sans vraiment avoir l’air de trop fatiguer son talent. Du coup, il a bien du mal à donner l’ampleur à son personnage que Tood Philipps semblait souhaiter. A l’inverse, Zach Galifanakis s’en donne à cœur joie. Du coup, certains pourront dire qu’il en fait peut-être un tantinet trop. Mais comme son compère lui laisse tout le champs libre, il aurait bien eu tort de s’en priver. L’un ne compense pas tout à fait l’autre, mais s’il avait été lui aussi un ton en dessous, ce film aurait été vraiment raté.

Date Limite constitue donc une comédie sympathique, dont l’excellente dernière demi-heure nous permet de lui pardonner ses quelques faiblesses initiales. Tood Philipps est parti pour devenir un grand réalisateur de comédie. Espérons qu’il sache se focaliser sur ce qu’il sait faire de mieux.

Fiche technique :
Production : Warner Bros, Legendary Pictures, Green Hat Films
Distribution : Warner Bros France
Réalisation : Todd Phillips
Scénario : Alan R. Cohen, Alan Freedland, Adam Sztykiel, Todd Phillips
Montage : Debra Neil-Fisher
Photo : Lawrence Sher
Décors : Bill Brzeski
Musique : Christophe Beck
Durée : 100 mn

Casting :
Robert Downey Jr : Peter Higman
Zach Galifianakis : Ethan Tremblay
Michelle Monaghan : Sarah Hoghman
Jamie Foxx : Darryl
Juliette Lewis : Darryl
Danny McBrde : Lonnie
RZA : le douanier à l’aéroport 

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