3h10 POUR YUMA : La nostalgie au bout du colt

3h10pouryumaafficheLe western, voilà un genre miraculé du cinéma. Donné pour mort, ringardisé à la mort de Sergio Leone, il a connu une renaissance étonnante en 1992 grâce au génie de Clint Eastwood et son génial Impitoyable. Depuis, même si cela reste épisodique, on peut voir dans nos salles obscures quelques bons westerns. Open Range, Appaloosa, autant de réussites cinématographiques de ces dernières années. En nous proposant une nouvelle version de 3h10 pour Yuma, James Mangold prenait le risque de se fâcher avec les amateurs purs et durs du genre. Mais ce remake est une vraie réussite.

Criblé de dettes, Dan Evans est obligé de s’engager dans l’escorte d’un dangereux criminel, Ben Wade, pour sauver sa ferme et sa famille. Mais la bande de se dernier n’est pas loin et rien n’assure que ce petit groupe d’hommes arrivera à conduire le bandit jusqu’à Yuma, où il pourra prendre place dans le train-prison de 3h10.

Je dois avouer que l’original de 1957 manque à ma culture et je ne pourrai donc faire aucune comparaison avec ce dernier. Tant mieux, cela ne peut qu’assurer une plus grande objectivité de cette critique. 3h10 pour Yuma est très classique dans sa forme et peut apparaître comme un hommage aux maîtres du genre. Il est un peu plus près de John Ford que de Sergio Leone, mais certaines scènes n’auraient tout de même pas dépareillé dans un film du réalisateur italien. La relation entre les deux personnages principaux nous fait forcément penser au rapport entre le Bon et le Truand.

Cependant, 3h10 pour Yuma a un aspect manichéen relativement prononcé et qui nous rapproche beaucoup plus du pur western hollywoodien. Le personnage de Ben Wade est faussement ambigu. Certes, il navigue entre la brute épaisse et le bandit d’honneur, mais au final… Ah bah non, je ne vais pas vous révéler comme tout cela finit, même si le dénouement n’est pas forcément ce qu’il y’a de plus surprenant dans ce film.

3h10pouryuma3h10 pour Yuma alterne les scènes d’action et de fusillades classiques pour le genre et des moments d’affrontement plus psychologiques entre les deux personnages principaux. L’équilibre entre les deux aspects est très bon et constitue d’ailleurs le plus grand intérêt du film. Cela donne une certaine profondeur aux personnages sans pour autant alourdir le propos. Encore une fois, cela reste relativement manichéen, mais tout à fait dans l’esprit des westerns d’autrefois.

Pour assurer la réussite de son projet, James Mangold s’est assuré la présence d’un casting de grande qualité. Les deux héros sont interprétés par le duo Christian Bale – Russel Crowe, ce qui n’est pas le pire que l’on puisse imaginer. Ils ne tiennent pas là le rôle de leur vie, mais nous livrent une prestation sobre et efficace, avec cette retenue dans l’expressivité qui sied aux vrais durs de l’Ouest. On notera aussi l’apparition à l’écran de Peter Fonda, qui se fait rare et qui est mieux là que dans des navets comme Ghostrider.

3h10 pour Yuma ravira donc les nostalgiques du genre. Il n’a pas le génie d’un Impitoyable, mais a assez le goût des grands espaces de l’Ouest et l’odeur du colt chaud pour nous offrir un bon moment de cinéma nostalgique.

Fiche technique :
Production : Relativity Media, Tree Line
Distribution : TFM Distribution
Réalisation : James Mangold
Scénario : Halsted Welles & Derek Hass adapté de la nouvelle de Elmor Leonard
Montage : Micheal Mccusker
Photo : Phedon Papamichael
Format : 35mm
Décors : Andrews Menzies
Musique : Marco Beltrami
Costumes : Arianne Phillips
Durée : 122 mn

Casting :
Russell Crowe : Ben Wade
Christian Bale : Dan evans
Logan Lerman : William Evans
Dallas Roberts : Grayson Butterfield
Ben Foster : Charlie Prince
Peter Fonda : Byron McElroy
Gretchen Mol : Alice Evans 

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