THE GREEN HORNET : Une double déception pour un divertissement finalement agréable

thegreenhornetafficheThe Green Hornet était fort attendu pour plusieurs raisons. Premièrement, l’année dernière, Kick-Ass nous avait montré que les films de super-héros au second degré pouvaient donner de purs moments de bonheur cinématographique. Et puis, avec Michel Gondry aux commandes, on pouvait s’attendre à une imagination visuelle débordante et un humour décalé savoureux. Malheureusement, le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur des espérances.

Britt Reid est loin de ressembler à son père. Quand ce dernier dirige un journal d’investigation respecté, lui préfère la fête, l’alcool et les jolies filles. Mais au décès de son géniteur, il va devoir prendre sa succession. Un bien lourde responsabilité pour quelqu’un qui n’en a jamais assumées. Heureusement, il est épaulé par Kato, l’homme qui réparait les voitures et préparait le café de son père. Les deux compères décident alors de faire quelque chose de grand de leur vie et de combattre le crime.

The Green Hornet est une nouvelle version d’une histoire, née dans les années 30 à la radio, et qui a été adaptée plusieurs fois au cinéma et surtout dans une série télévisée qui a vu, dans les années 60, les débuts de Bruce Lee à l’écran. La version 2010 aurait pu revisiter le mythe, mais elle se contente malheureusement de l’effleurer. Car si ce film est au final plutôt sympathique, il est tout à fait oubliable et on n’attend pas avec une impatience spéciale la suite qui ne manquera pas de voir le jour.

Michel Gondry a été frappé du syndrome « mon gros budget nuit à mon originalité ». Il n’est pas le premier à y succomber, mais c’est bien dommage. Pourtant, The Green Hornet aurait pu lui donner l’occasion d’y exprimer tous ses talents. Dans la première partie du film, l’humour est bien plus présent que l’action, le temps que les héros naissent avant de combattre le crime. Mais au lieu de cet humour décalé auquel il nous avait habitué, on a droit à un humour un rien lourdingue et pas toujours très drôle. Là, on se dit que le film est plutôt mal parti.

Puis les scènes d’action prennent la relève. Et là aussi, ça commence doucement, avec des scènes divertissantes mais sans plus, avant un final heureusement plutôt réussi. Enfin, on se situe quand même à des années lumières du moment de jouissance cinématographique pure offert il y a un an par le dernier quart d’heure de Kick-Ass, auquel The Green Hornet fait quand même souvent penser. Enfin, la dernière demi-heure arrive tout de même à nous faire oublier la poussivité du début. Au final, on aura quand même passé un bon moment. Mais c’est vrai qu’on s’attendait à passer un très bon moment.

Ce qui manque vraiment à The Green Hornet, c’est un début de commencement de politiquement incorrect, de provocation ou d’anticonformisme. On l’espère, on l’attend, mais jamais il ne vient, ce qui nous laisse considérablement sur notre faim. Et on se demande comment le réalisateur d’OVNI cinématographique comme Eternel Sunshine of the Spotless Mind ou Soyez Sympas, rembobinez a pu signer un film si conventionnel.

thegreenhornetIl faut dire que le duo d’acteurs occupant le haut de l’affiche est plutôt pâlot. Seth Rogen, pourtant très impliqué dans un projet dont il est aussi scénariste, manque passablement de charisme et fait beaucoup trop transparaître son passé d’acteur de grosses comédies qui tâchent. Son comparse, Jay Chou, fait guère mieux et ne fera certainement pas oublié Bruce Lee.

Heureusement, ils font face à Christoph Waltz, l’acteur génial révélé par Inglorious Bastard. Il est peut-être ici moins inspiré que sous la caméra de Quentin Tarantino, mais il se démarque largement du reste du casting. On pourra toujours objecter que Cameron Diaz fait preuve elle-aussi de son charisme habituelle, mais son rôle ne lui permet pas de briller spécialement.

Au final, si The Green Hornet avait été réalisé par n’importe quel réalisateur débutant, on aurait pu apprécier pleinement ce divertissement agréable. Mais il est difficile d’oublier ce qu’il aurait pu être si Michel Gondry avait fait preuve de la même créativité qu’à son habitude.

Fiche technique :
Production : Original Films, Columbia Pictures
Distribution : Sony Pictures
Réalisation : Michel Gondry
Scénario : Seth Rogen, Evan Goldberg
Montage : Michael Tronick
Photo : John Schwartzman
Décors : Owen Paterson
Musique : James Newton Howard
Durée : 117 mn

Casting :
Seth Rogen : Britt Reid, Le frelon vert
Tom Wilkinson : Jaùes Reid
Christoph Waltz : CHudnofsky
Cameron Diaz : Lenore
Jay Chou : Kato
Edward James Olmos : Axford
Edward Furlong : Tupper
David Harbour : Scanlon

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