L’AVOCAT : Un avocat sans goût

lavocatafficheA la base, je n’aime pas trop Benoît Magimel, alors je n’ai pas vraiment très chaud pour aller voir l’Avocat. Et puis, on m’en a dit du bien et comme j’ai plutôt confiance dans les avis familiaux, je m’y suis rendu tout de même. Et bien, je n’aurais pas du !

Léo est un jeune avocat débordant d’ambition. Il vient d’être embauché dans un grand cabinet, lorsqu’il est approché par un proche de Paul Vanoni. Ce dernier règne sur la collecte et le retraitement des ordures dans la région par des méthodes quelque peu controversées. Il hésite à accepter cette mission, mais son patron lui indique que les avocats sont là pour défendre leurs clients, non les juger. Mais quand est-il quand on découvre que tout cela cache une organisation mafieuse et criminelle ?

Ceux qui parmi vous suivent la série Damages peuvent immédiatement passer leur chemin. Les similitudes sont assez nombreuses… enfin aussi similaire que peut l’être le meilleur foie gras et le pire pâté premier prix. Si l’Avocat avait l’ambition de rivaliser avec les meilleurs films du genre américains, c’est raté car le résultat est juste plat et sans intérêt. Les gangsters sont censés faire peur, pas donner envie de rire, tant ils sont caricaturaux.

Donc premier point qui ne va pas, le scénario. Ce n’est même pas qu’il soit vraiment mauvais. Mais c’est tellement prévisible et cousu de fil blanc qu’on se demande si son écriture a demandé plus de cinq minutes. Ca a été fait mille fois déjà et la plupart du temps en beaucoup mieux. Aussi bien les rebondissements que l’évolution des personnages ne nous surprennent pas une seconde. Allez, si on est vraiment généreux, il y a bien un élément quelque peu inattendu. Mais comme cela reste relativement anecdotique, cela n’a aucune chance de sauver une intrigue globalement sans intérêt.

Deuxième point qui fâche, la réalisation. Cédric Anger est à la fois le metteur en scène et le scénariste de l’Avocat. Au moins, on ne pourra pas lui reprocher un manque de constance dans la performance. Le moindre épisode de série américaine est désormais réalisée avec plus d’imagination, de punch et d’originalité que ce film. La caméra est plantée là à filmer ce qui se passe, sans jamais contribuer à créer une ambiance oppressante, propice à l’angoisse et au suspense. Quant au fait que le film commence par la fin, il s’agit d’une technique tellement sur-utilisée que l’on n’y prête plus aucune attention. De plus, ce coup-ci, cela n’apporte strictement rien à la narration, qui, de toute façon, est cousue de fil blanc à grosses mailles.

lavocatEnfin, terminons par ce qui est vraiment confondant de médiocrité. L’interprétation ! A la limite Benoît Magimel ne s’en sortirait pas trop mal par rapport à ses compagnons. Certes, il a l’air d’y croire comme le candidat socialiste à l’élection municipale de Neuilly-sur-Seine, mais au moins, il nous sert le minimum syndical. Par contre, en face de lui, Gilbert Melki nous livre peut-être son plus mauvais rôle. On se pince pour y croire tellement son jeu tire sur la caricature. On serait dans une parodie, on pourrait presque le trouver excellent. Le problème, c’est qu’on est dans un film qui se veut on ne peut plus sérieux, pour ne pas dire qui se prend au sérieux, et du coup, ça finit de couler l’Avocat, qui prenait déjà pas mal l’eau par ailleurs.

L’Avocat est donc un film qui se voulait l’égal des meilleures productions du genre, essentiellement hollywoodienne. Au final, cela donne un mauvais téléfilm bien de de chez nous.

Fiche technique :
Production : Sunrise film
Distribution : SND distribution
Réalisation : Cédric Anger
Scénario : Cédric Anger, Jean-François Leforsonney
Montage : Simon Jacquet
Photo : Guillaume Schiffman
Décors : Antoine Platteau
Musique : Grégoire Hetzel

Casting :
Benoît Magimel : Léo Demarsan
Gilbert Melki : Paul Vanoni
Aïssa Maïga : Eve
Eric Caravaca : Le flic
Vincent Demoury : Eric Boyer
Samir Guesmi : Ben Corey

Durée : 102 mn

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