LES CHEMINS DE LA LIBERTE : Pas un grand chemin

lescheminsdelaliberteafficheVoilà huit ans qu’on attendait le nouveau film de Peter Weir, le réalisateur de Witness, Le Cercle des Poètes Disparus, The Truman Show ou encore Master and Commander (entre autres). Un cinéaste assez peu prolifique, mais qui signe généralement des films qui font date. Sa dernière production, les Chemins de la Liberté est sorti dans un anonymat relatif (il y a quand même eu un peu de promotion), indigne d’un metteur en scène de ce calibre. Comme quoi à force d’être trop longtemps absent, on se fait quelque peu oublier.

1940, un camp de prisonniers en Sibérie regroupe des détenus de différents horizons. Il semble impossible de s’évader de cet endroit entouré par une immensité vide et glaciale. Impossible sauf pour des hommes prêts à parcourir 10 000 km à pied…

Master and Commander, le précédent film de Peter Weir, m’avait laissé quelque peu sur ma faim. Magnifiquement réalisé, avec des acteurs superbement dirigés, mais malgré tout, un résultat pas totalement passionnant. Il s’agissait là d’un avis très personnel vu l’enthousiasme de la critique d’alors et celui de tous les cinéphiles que je connais. Les Chemins de la Liberté m’a fait exactement la même impression. Sauf que cette fois, si j’en crois la critique relativement tiède vis-à-vis de ce film, l’impression est nettement plus partagée.

Si Les Chemins de la Liberté est un rien décevant, c’est par rapport à ce que l’on peut attendre d’un tel réalisateur, surtout vue l’ambition du sujet. Quand on fait parcourir 10 000 km à ses personnages, au milieu de décors grandioses, en essayant d’y glisser un message politique (oh les vilains communistes !), le tout sous un titre de roman d’aventures du XIXème siècle, on se doit de faire un grand film. Or, nous sommes là face à un bon film… C’est peut-être injuste de le lui reprocher, mais n’empêche que ça gâche un peu le plaisir.

lescheminsdelaliberteSurtout que les Chemins de la Liberté ne brille pas par son suspense. On sait dès la première seconde qu’ils seront trois à arriver jusqu’en Inde. Reste à savoir qui, mais tout au long du film, on n’a jamais trop de doute sur l’identité du prochain qui va succomber. L’intérêt est donc ailleurs. Il est dans le sentiment d’évasion, dans l’admiration que l’on peut avoir pour l’abnégation de ces personnages. Mais encore un fois, il manque un grand souffle épique pour ce film soit totalement passionnant, pour que le spectateur rentre vraiment dans cette histoire incroyable, mais pourtant vraie. On y trouve tout ce à quoi on pouvait s’attendre, mais absolument rien de plus. Il n’y a aucune prise de risque, ni artistique, ni narrative. Alors même si ce qui nous ait proposé est plutôt réussi, on reste un peu sur notre faim.

Le casting minimise lui aussi la prise de risque. Colin Farrell en chien fou, Ed Harris en sage un peu bougon, pas vraiment des rôles à contre-emploi. On pourra simplement saluer la performance de Jim Sturgess qui tient là son premier grand rôle. Etre dirigé par Peter Weir doit évidemment faciliter les choses, mais c’est aussi grâce à son talent qu’il s’en sort aussi bien. Bon, ce n’est pas vraiment un rôle à Oscar, mais il n’y a cependant pas grand chose à redire sur son interprétation et celles de ces petits camarades d’évasion.

Les Chemins de la Liberté n’est donc pas le grand film qu’il aurait pu être. C’est propre, c’est beau, mais ce n’est jamais vraiment passionnant. On ne s’y ennuie pas, mais on ne s’y enthousiasme pas non plus.

Fiche technique :
Production : Exclusive Media Group, National Geographic Entertainment, Imagenation Abu Dhabi
Distribution : Metropolitan FilmExport
Réalisation : Peter Weir
Scénario : Peter Weir, Keith Clarke, d’après le livre A marche forcée de Slavomir Rawicz
Montage : Lee Smith
Photo : Russell Boyd
Décors : John Stoddart
Musique : Burkhard Dallwitz
Costumes : Wendy Stites
Durée : 134 mn

Casting :
Jim Strugess : Janusz
Ed Harris : M. Smith
Saoirse Ronan : Irena
Colin Farrell : Valka
Mark Strong : Khabarov
Gustaf Skarsgard : Voss
 

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