L’ART DE LA LANGUE DE BOIS (VERT)

primairesvertesLes Verts, …enfin pardon Europe Ecologie, ne participera pas aux primaires organisées par le Parti Socialiste… mais en organisera une en interne. Bonnet blanc et blanc bonnet ? Non, Daniel Cohn-Bendit nous explique qu’elle sera qualitative, et non quantitative, comme au PS… Cet argument massue laisse songeur… Si j’essaye de traduire, une primaire, c’est bien, s’il n’y a pas trop de candidats.

Les Ecologistes pratiquent ici un remarquable moment de langue de bois, comme seule la politique nous en offre. Leur problème n’est effectivement pas d’avoir trop de candidats, mais de ne pas en avoir du tout. Ils pensaient tenir la perle rare en la personne d’Eva Joly, mais ils se rendent compte que médiatiquement, ça ne prend pas du tout et qu’ils partiraient sûrement au casse-pipe avec elle. Du coup, par un tour de passe-passe magnifique, ils essayent de sortir Nicolas Hulot de leur manche. Sauf qu’on a plus l’impression que l’idée vient d’eux que de l’éventuel futur candidat lui-même. Et puis, présenter comme candidat un homme qui n’a jamais fait de politique et qui n’a jamais joué aucun rôle au sein de ce parti, et donc jamais participé au choix des orientations qu’il défend, sonne quelque peu comme une manœuvre de dépit.

En fait, si les Verts ne participeront pas aux primaires organisés par le PS, c’est tout simplement qu’ils se sont donnés comme tactique politique de présenter coûte que coûte un candidat aux prochaines présidentielles. C’est un choix qui peut se comprendre et se respecter de la part d’un parti qui a connu d’aussi bons résultats lors des dernières élections. Mais ce qui est insupportable, c’est que cela ne soit pas assumé comme tel, mais enrobé de justifications philosophiques, qui n’ont d’autres buts que de critiquer le PS pour tenter de lui piquer des électeurs. Le débat démocratique n’en sort pas gagnant.

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