LARGO WINCH II : Aussi crédible, mais surtout aussi bon qu’une James Bond

largowinchIIafficheLe premier volet des aventures de Largo Winch m’avait beaucoup séduit. Non pas que c’était le chef d’œuvre du siècle, mais c’était un film d’aventures et d’action extrêmement divertissant, spectaculaire et bien foutu, à un niveau rarement atteint pour une production hexagonale. De plus, les auteurs avaient eu le bon goût de préserver l’esprit original de la bande-dessinée culte dont il est l’adaptation. Il était évident qu’il engendrerait au moins une suite. Exercice toujours délicat, surtout quand le premier volet est un vrai succès.

Largo Winch est désormais bien installé à la tête de l’empire industriel crée par son père, le groupe W. Mais comme il est un peu rebelle, il se décide à tout vendre pour réutiliser les fonds ainsi obtenus pour des œuvres humanitaires. Il sollicite les conseils d’Alexandre Jung, le plus vieil ami de son père, qui le met en garde contre les dangers d’une telle opération, qui ne manquera pas de bouleverser le monde de la finance et lui créer beaucoup d’ennemis. D’ailleurs, quelques minutes après avoir signé son mandat de vente, il voit débarquer sur son yatch une procureur de la Cour Pénale Internationale, Diane Francken.

Largo Winch II, tout comme le premier volet, est bon comme un James Bond. Intrigues, cascades et personnages sont totalement improbables, mais on s’en tamponne le coquillard. On est là pour le spectacle et le divertissement et tous ces éléments se mettent à leur service pour un résultat aussi réussi qu’efficace. De plus, on retrouve les mêmes touches de voyage et d’exotisme qu’une aventure de l’agent 007. Bref, on y trouve exactement ce qu’on est venu y chercher. Et si certains ont été déçus en espérant plus, c’est qu’ils n’ont pas du beaucoup réfléchir avant d’acheter leur billet.

Techniquement, il n’y a vraiment rien à dire. Il n’y a pas cette impression d’un léger manque de moyens, habituel chez les films d’espionnage français tournés vers l’action, comme Secret Défense par exemple. Et si Gérard Lanvin était plus crédible que Tomer Sisley, on préfèrera tout de même ce personnage de milliardaire philanthrope, n’hésitant jamais à mettre les mains dans le cambouis et asséner quelques baignes au passage. Mais toujours pour la bonne cause of course !

Tomer Sisley confirme ici un vrai talent de comédien. Alors bien sûr, ce n’est pas le rôle de composition du siècle, mais il fait preuve ici d’un charme et d’un charisme incontestables. Et pour un ancien comique, il ne donne jamais l’impression d’en faire trop. Heureusement qu’ils n’ont pas choisi Franck Dubosc à sa place… En face de lui, Sharon Stone ne semble toujours avoir pris une seule ride. Enfin si, peut-être une ou deux, mais ça n’enlève pas grand chose à son sex-appeal. Alors bien sûr, son rôle n’est pas crédible une seule seconde, mais encore une fois, on s’en fout complètement et on se contentera de profiter de son charme et son talent. Saluons également le dernier rôle de Laurent Terzieff, immense acteur, décédé en juillet dernier.

largowinchIILargo Winch II brille aussi dans un domaine où le cinéma français pêche parfois, surtout quand on quitte le domaine de la comédie pure. En effet, les seconds rôle sont ici tous excellents et apportent une vraie plus-value. On saluera notamment Nicolas Vaudé, en domestique maladroit, obligé de jouer les agents secrets. Cela a des parfum d’Indiana Jones, mais des références de cette qualité, on n’a jamais rien contre.

Largo Winch II propose donc un très bon équilibre entre humour et action. Là encore, le parallèle avec James Bond est évident. Même en pleine poursuite, notre milliardaire n’est jamais avare d’un bon mot ou d’une réplique qui fait mouche. C’est aussi la preuve que ce film ne se prend pas vraiment au sérieux sur le fond. Mais cela n’a pas empêché Jerôme Salle de soigner, avec le plus grand sérieux, la forme.

Largo Winch II n’est pas la copie d’un film américain. C’est juste un bon film d’aventures divertissant. Après, ce n’est pas de leurs faute, s’ils sont les meilleurs pour ça à Hollywood. Mais ce film prouve que l’on peut faire aussi bien qu’eux dans ce domaine. Alors pourquoi se priver ?

Fiche technique :
Production : Pan Européenne, Wild Bunch, TF1 films production, Casa productions, LW production, Climax Films
Distribution : Wild Bunch Distribution
Réalisation : Jérôme Salle
Scénario : Jérôme Salle, Julien Rappeneau
Montage : Stan Collet
Photo : Denis Rouden
Décors : Laurent Ott
Son : Marc Engels, Jean-Paul Hurier
Musique : Alexandre Desplat
Costumes : Gabrielle Binder
Durée : 119 mn

Casting :
Tomer Sisley : Largo Winch
Sharon Stone : Diane Francken
Ulrich Tukur : Dwight Cochrane
Mame Nakprasitte : Malunaï
Olivier Barthélémy : Simon Ovronnaz
Laurent Terzieff : Alexandre Jung
Nicolas Vaudé : Gauthier
Nirut Sirichanya : Général Kyaw Min
Clemens Schick : Dragan Lazarevic

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