WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES : Pas de quoi casser quatre pattes à un alien

worldinvasionafficheEn voyant la bande-annonce de World Invasion : Battle Los Angeles, on se dit tout de suite qu’on a devant soi la promesse d’un gros navet. On sent immédiatement le scénario qui tient sur une feuille de papier à cigarette et on se doute que la psychologie des personnages ne doit pas casser trois pattes à un canard. Par contre, on se dit que visuellement, ça a l’air de tenir la route alors on espère quand même tenir là un divertissement un peu bourrin, mais qui se laisse regarder. Au final, on est entre les deux.

Des Aliens envahissent la Terre, comme ça, sans prévenir. Heureusement les marines sont là, même s’ils ne tardent pas à prendre cher. Cela n’empêche cependant pas un petit groupe d’entre eux de mener une mission de sauvetage d’un groupe de civils isolé au milieu du champ de bataille, en plein cœur de Santa Monica, à Los Angeles.

Le problème depuis la fin de la guerre froide, c’est que l’on plus d’ennemis vraiment méchants et cruels à combattre et on se doit désormais de ressentir au moins un peu de compassion pour l’adversaire. Depuis le 11 septembre, le cinéma aime bien nous livrer quelques islamistes belliqueux, mais cela aboutit éventuellement à des scènes de guérilla, rarement à de grandes batailles épiques. Bref, difficile de signer un vrai film de guerre à l’ancienne à notre époque. Mais les auteurs de World Invasion : Battle Los Angeles ont trouvé la parade : des aliens !

Résultat, aucun besoin de contexte géopolitique bidon ou d’humanisme obligatoire envers l’ennemi. L’humanité est attaquée violemment et soudainement et elle est bien obligée de se défendre. Cela donne un film qui rentre très vite dans le vif du sujet, sans s’alourdir de quoique ce soit. Cela donne à la fois un côté basique au scénario, mais aussi quelque part une vraie intelligence, puisqu’on n’est pas venu voir un tel film pour autre chose que des scènes d’action.

En fait, World Invasion : Battle Los Angeles nous raconte une histoire contée mille fois déjà. Celle d’un groupe d’hommes qui doit traverser un territoire hostile avant d’arriver à leur but. A ce niveau-là, ce film n’a vraiment rien d’original. Qu’on ait des aliens en face, ne change strictement rien, il s’agirait d’Allemands sous la Seconde Guerre Mondiale, le film serait quasi identique. Mais bon quelques bonne vieilles soupes valent le coup qu’on le resserve encore et encore, sans que l’on ne s’en lasse… ou presque.

World Invasion : Battle Los Angeles commence plutôt bien. Comme je l’ai dit, on est très vite plongé dans le cœur de l’action. Bien sûr, un discours pro-militariste, pro-américain, pro-marines pointe ci ou là, mais bon, il y a longtemps qu’Hollywood nous y a habitué et on n’y prête guère plus attention, surtout quand il se fait aussi discret. Les péripéties s’enchaînent et on se dit vraiment que l’on tient là un film qui a le mérite de se concentrer sur l’essentiel. Un film d’action épuré en quelques sortes.

worldinvasionMais malheureusement, vient le quart d’heure qui gâche sérieusement le plaisir. Cette longue scène célébrant les valeurs militaires, la solidarité entre soldats, le sens du devoir envers la patrie, le sens du sacrifice, genre c’est super de se faire sauter le caisson si c’est pour la défense du drapeau… C’est long, lourdingue et donne limite la nausée. Comme si la certaine retenue dont avait fait preuve jusqu’alors Johathan Libesman n’était plus tenable et qu’il fallait qu’il lâche son flot de poncifs d’un goût et d’une philosophies douteux.

Et comme, l’ultime assaut n’est absolument pas crédible (à la fois, une scène d’un film sur une invasion extraterrestre a-t-elle besoin d’être crédible ?), on reste sur cette mauvais impression et on oublierait presque les bons moments du début. Sans cela, World Invasion : Battle Los Angeles n’aurait de toute façon pas constitué un grand film, mais au moins, on aurait eu droit à un divertissement plutôt bien foutu, à tout point de vue.

Un film mi-figue, mi-raisin, qui ne casse pas trois pattes à un alien.

Fiche technique :
Production : Columbia Pictures, Relativity Media, Original Films
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Réalisation : Jonathan Liebesman
Scénario : Christopher Bertolini, Shane Black
Montage : Christian Wagner
Photo : Lukas Ettlin
Décors : Bob Kensinger
Son : Chris M. Jacobson
Musique : Brian Tyler
Directeur artistique : Chris L. Spellman, Tom Valentine
Durée : 116 mn

Casting :
Aaron Eckhart : Sergent Michael Nantz
Michelle Rodriguez : Sergent Chef Elena Santos
Ramon Rodríguez : 2nd Lieutenant William Martinez
Bridget Moynahan : Michele
Ne-Yo : Caporal Kevin Harris
Michael Peña : Joe Rincon

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