MOI, MICHEL G, MILLIARDAIRE, MAITRE DU MONDE : Une comédie aux deux visages

moimichelgmilliardairemaitredumondeafficheLa comédie sociale est à la mode dans le cinéma français. Il faut dire que la dernière crise économique constituer une inépuisable source d’inspiration. Après, le très moyen Ma Part du Gâteau, voici Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde. Si le film de Klapisch affichait un ton parfois sérieux, le film de Stéphane Kazandijan lui lutte dans la catégorie de la comédie pure. Le résultat est mitigé, mais pas désagréable.

Joseph Klein est un réalisateur de documentaires qui cherchent à dénoncer agissement des grands de ce monde. Un Michael Moore à la française en quelque sorte. Il porte son dévolu sur Michel Gagniant, un homme d’affaire à qui tout sourit. A sa grand surprise, ce dernier finit par accepter d’être suivi et de se dévoiler alors qu’il s’apprête à réaliser le coup de sa vie, en rachetant sa principale société rivale.

Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde cherche avant tout à faire rire. C’est donc sur ce paramètre que l’on va juger sa qualité. Pendant une petite moitié, il y réussit parfaitement. Les principaux ressorts du film se mettent en place et fonctionne très bien. On s’amuse de la fausse naïveté du milliardaire, qui cherche à passer pour un homme comme tout le monde, et de l’ironie féroce du journaliste qui ne se laisse par berner et qui fait preuve parfois d’un très mauvais esprit.

Ensuite le film s’essouffle quelque peu. Les ressorts restent les mêmes, du coup, le spectateur finit par se lasser. On rit de moins en moins, faute de se voir servir quelque chose de vraiment nouveau. Plus globalement, Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde tourne en rond et si l’intrigue avance, elle n’est qu’un prétexte à la description des personnages et ne suffit pas à susciter un fort intérêt par elle-même. Les bonnes idées sont surexploitées et finiraient presque par paraître pas si bonnes que ça.

Du coup, le seul espoir de voir Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde basculer du côté des divertissements réussis repose sur un dénouement réussi. Et si Ma Part du Gâteau avait sombré dans une fin ridicule, celle de ce film tire l’ensemble vers le haut. La dernière réplique, que je ne dévoilerai évidemment pas ici, laisse le spectateur sur une très bonne impression. Même si le propos ne se veut pas d’une profondeur exemplaire, finalement, cette seule réplique en dit plus que des heures de longs discours.

moimichelgmilliardairemaitredumondeMoi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde repose essentiellement sur le duo d’acteurs, François-Xavier Demaison et Laurent Laffite. Ils livrent tous deux une prestation correcte, à défaut d’être inoubliable. Leur personnage est à l’image du film : intéressant dans sa découverte, mais qui finit par quelque peu tourner en rond. Du coup, ils sont condamnés aux mêmes mimiques, aux mêmes effets comiques. Ils réussissent néanmoins à rendre leurs personnages assez crédibles et sympathiques pour que l’on prenne plaisir à les suivre tout du long.

Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde se distingue par contre par une réalisation plutôt imaginative. Ce n’est pas non plus Kubrick, mais l’habillage visuel, avec l’utilisation de petites séquences d’animation, démontre une volonté de faire preuve d’un minimum de créativité. Cela contribue à faire passer au spectateur un agréable moment, malgré les passages un peu plus faibles qui ponctuent ce film.

Une moitié réussie, une seconde un peu moins, avant un dénouement intelligent, voilà résumé ce qui fait de Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde un sympathique divertissement, pas inoubliable, mais qui se laisse regarder.

Fiche technique :
Réalisateur : Stéphane Kazandjian
Scénario : Stéphane Kazandjian
Photographie : Hugues Poulain
Musique : Arnaud Gauthier
Montage : Vincent Zuffranieri
Son : Laurent Benaïm
Costumes : Nadia Chmilewsky
Producteurs : Caroline Adrian et Antoine Rein
Production : Delante Films
Distribution : Rezo Films
Durée : 87 min.
Pays : France

Casting :
François-Xavier Demaison : Michel Ganiant
Laurent Lafitte : Joseph Klein
Laurence Arné : Déborah Ganiant
Xavier de Guillebon : Philippe Monk
Guy Bedos : Frank-David Boulanger
Patrick Bouchitey : Charles Prévost
Alain Doutey : Jérôme Prévost

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