L’AIGLE DE LA 9ème LEGION : Visit Scotland !

laigledela9emelegionafficheDepuis Gladiator, le péplum a retrouvé une place de choix dans l’univers cinématographique. Mais très souvent cela donne de gros navets aux moyens limités, comme la Dernière Légion. Alors la première fois que j’ai eu l’occasion de voir la bande-annonce de l’Aigle de la 9ème Légion, j’ai vraiment craint d’être devant un film dans la même veine. Je me suis finalement décidé à vérifier mon intuition… qui s’est révélée être erronée.

Suite à la disparition des 5000 hommes de la 9ème légion et la perte de leur emblème, un aigle en or, au Nord de l’Ecosse, l’Empereur Hadrien a décidé d’ériger le mur qui porte son nom pour marquer la frontière de l’Empire et la mettre à l’abri des barbares qui vivent de l’autre côté. Le fils du centurion responsable de ce désastre a décidé de marcher sur les traces de son père et de tenter de restaurer son honneur. Surtout quand il a vent de rumeurs affirmant que l’aigle a été vu au cœur de ces terres hostiles.

L’Aigle de la 9ème Légion propose une version moderne de ce qui faisait le charme des grands films d’aventure d’autre fois. Ces deux hommes en terres inconnues, dont l’un veut restaurer l’honneur de son père, entourés de populations sauvages et hostiles, auraient pu être deux cow-boys cernés par des tribus indiennes il y a quelques décennies. Comme ce genre d’histoires sont désormais considérées comme politiquement incorrectes, on se rabat de nos jours sur les ancêtres des Ecossais. J’ignore si ces derniers apprécieront…

En tout cas, l’Aigle de la 9ème Légion se distingue déjà par un scénario beaucoup plus riche et intelligent que la bande-annonce laissait penser. Rien d’inoubliable, du très classique en fait, mais au moins, on ne s’ennuie pas, car les situations et les péripéties sont variées, à défaut d’être réellement inattendues. La recherche de l’aigle en elle-même n’occupe qu’une partie du film et il se passe bien des choses avant qu’elle ne commence. Si on a un œil sévère, on pourra juger un peu durement une fin aussi improbable que grandiloquente. De mon point de vue, on y retrouve avant tout une certaine naïveté qui faisait le charme d’un cinéma désormais désuet, où le réalisme n’était pas encore la qualité première recherchée.

laigledela9emelegionPar contre, visuellement, l’Aigle de la 9ème Légion ne ressemble en rien aux films qui enchantaient nos mardis soirs du temps béni de la Dernière Séance. Les moyens ont été mis et le réalisme est cette fois de rigueur. Les décors ne semblent pas en carton pâte, les costumes ne semblent pas sortis du pressing et les accessoires du bazar du coin. Si on ajoute à ça des paysages grandioses (Visit Scotland!), des scènes de bataille parfaitement orchestrées, ce film a tout du spectacle cinématographique de grande qualité, à défaut d’être génial.

Les acteurs sont eux-aussi dans cette même veine. Le duo Channing Tatum et Jamie Bell ne restera pas dans les annales des performances dramatiques, mais ils interprètent leur rôle avec assez de conviction et de professionnalisme pour que l’on croit à leur personnage et qu’on s’y attache. On appréciera l’apparition de Kifer Sutherland, toujours aussi rayonnant. Et on poussera un petit cocorico en voyant à l’écran notre Tahar « Un Prophète » Rahim, qui signe une prestation dans la même lignée que le reste de la distribution.

L’Aigle de la 9ème Légion constitue donc un divertissement à l’ancienne, mais réalisé avec les moyens d’aujourd’hui. Il en résulte un spectacle agréable, mais non inoubliable.

Fiche technique :
Titre français : L’Aigle de la Neuvième Légion4
Titre original : The Eagle
Réalisateur : Kevin Macdonald
Scénario : Jeremy Brock3
Musique : Atli Örvarsson, Dave Fleming
Casting : Des Hamilton, Des Hamilton, Jina Jay
Directeur de la photographie : Anthony Dod Mantle
Montage : Justine Wright
Direction artistique : Peter Francis, Neal Callow, Zsuzsa Kismarty-Lechner
Costumes : Michael O’Connor
Superviseurs des effets visuels : John Lockwood, Steve Street
Producteur : Duncan Kenworthy
Co-producteur : Caroline Hewitt
Producteurs exécutifs : Miles Ketley, Charles Moore, Tessa Ross
Production : Focus Features, Film4, Toledo Productions
Langues : anglais, gaélique écossais (pour certains dialogues)
Genre : Péplum
Durée : 114 minutes

Casting :
Channing Tatum : Marcus Aquila
Jamie Bell : Esca
Donald Sutherland : Aquila (oncle de Marcus)
Mark Strong : Guern
Denis O’Hare : Lutorius
Tahar Rahim : le prince phoque
Dakin Matthews : Claudius
Douglas Henshall : Cradoc

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