PRIORITE A DROITE

radarsLorsque Laurent Wauquiez compare les Rmistes à un cancer, quelques députés UMP ont quand même laissé entendre du bout des lèvres que les termes employés étaient quelque peu maladroits. Mais bon, pas vraiment d’indignation ou de réaction violente. Mais lorsque le gouvernement propose de supprimer les panneaux avertissant de la présence d’un radar, alors là, c’est le branle-bas de combat, la mobilisation générale, la révolte qui gronde. Des dizaines de parlementaires du parti majoritaire ont ruée dans les brancards pour faire plier le gouvernement.

J’aurais presque envie d’arrêter mon billet ici, tant les faits sont consternants et parlent d’eux-mêmes. Si certains s’engagent en politique pour changer le monde, certains sont là pour des raisons beaucoup plus obscures, et en tout cas beaucoup moins nobles. Ce spectacle lamentable rappelle que si notre beau pays a des raisons d’être fier de ses valeurs et son histoire, il possède aussi des traits dont il n’a pas vraiment à se vanter.

Posséder les routes les plus meurtrières d’Occident n’est vraiment pas un titre de gloire pour la France. Mais le pire reste cette attachement viscéral de nombre de nos concitoyens à la délinquance routière. Rouler vite est un signe de puissance et de virilité dont il est bon de faire étalage à la première occasion. Les policiers et les radars sont des fléaux qui empêchent le bon peuple de l’Hexagone de rouler en paix…

Si les policiers et les radars empêchent une chose, c’est de tuer en paix. Rouler volontairement au-dessus des limitations de vitesse revient à mettre la vie d’autrui en danger en toute connaissance de cause. Lorsqu’un chauffard cause la mort accidentellement, il a simplement moins de chances que tous ceux qui ont eu le même comportement sans incident. Il n’est guère plus coupable que ces derniers, qui argueront toujours que si ils ne leur aient jamais rien arrivé, cela provient de leurs talents de conducteur émérite. Sauf que tuer est un risque auquel s’expose toute personne derrière un volant.

Répéter à l’envie que le gouvernement ne cherche qu’à s’en prendre aux portefeuilles des automobilistes est d’une mauvaise foie morbide et irresponsable. Qu’on le veuille ou non, la politique répressive mise en place ces dernières années a atteint son objectif : celui de faire baisser significativement le nombre de morts sur les routes. Il a fallu certes taper là où cela faisait le plus mal, c’est à dire au porte-monnaie. Mais si cela prouve une chose, c’est que certains préfèrent risquer leur vie et celles des autres que de payer quelques dizaines d’euros. Pour eux la vie à un prix et elle ne vaut pas bien cher.

La remontée de la mortalité routière vient du fait que les automobilistes ont fini par s’habituer aux radars et ont appris à contourner les obstacles qu’ils représentaient à leurs habitudes meurtrières. Face à ce constant, la réaction du gouvernement fut la bonne, on peut même la trouver mesurée. Les radars n’auraient jamais du être annoncés. Un peu comme si la police appelait un meurtrier en cavale pour le prévenir qu’ils viennent l’arrêter d’ici peu. Si cette absurdité prend fin, cela constituera une très bonne nouvelle et, espérons-le, bien des vies préservées.

Les députés UMP qui participent à cette mobilisation sont une honte pour la nation. Par cette action, ils auront un peu du sang de tous les innocents tués sur la route par ceux qu’ils défendent. Un sang qui tâchent les roue de tous ceux incapables de comprendre que respecter le code de la route, c’est respecter la vie.

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